La liesse pour résumer la période actuelle. Débauche de financement pour faire chanter les troubadours qui ne demandent qu’à être à la fête, faute de campagne électorale officielle . Quand ils reçoivent, pour les têtes d’affiche du moins, 2 millions d’ariary par prestation et en plus ils font plusieurs podiums, ils ne sont pas à plaindre. Certains diront que les artistes ont traversé deux ans de vache maigre pendant la période de la pandémie mais ils n’ont pas été les seuls à leur répondre. Mais ce bonheur-là se fait sur le dos de la princesse, c’est-à-dire vous et moi, les contribuables. Le concept de « cigale » est de notre monde, quand ce n’est pas pour les fêtes rituelles (famadihana, funérailles) où l’on n’assiste à différentes sortes de libations, on voit les mêmes phénomènes pour les fastes officiels.
La fée électricité illumine et crache de volumineux décibels à ne plus finir les scènes et même éclaire à éblouir les rues des grandes villes comme si on avait à volonté des sources d’énergie et l’on oublie que pendant des mois on a vécu des éclairages intermittents des foyers et surtout des unités de production. Le réalisme au vu des causes des délestages et des coupures d’eau conduit à penser qu’au lendemain des fêtes, le pays reverra clignoter les ampoules et les matériels électriques et le pays ressemblera à la cigale de la fable de Jean de la Fontaine, insouciant et va crier famine « chez la Fourmi sa voisine, la priant de lui prêter quelque grain pour subsister jusqu’à la saison nouvelle ». Elle aura beau crier la Représentante de la Banque Mondiale, mais rien n’y fera pour nous.
Entre-temps la LFR 2022 (Loi de finances rectificative) est passée sans problème à l’Assemblée Nationale. Les députés l’ayant votée risquent de subir le même sort que celui mulet du fisc (du pouvoir) comme dans la Fable de La Fontaine « Les Deux mulets ». Tout fier et marchand seul, il va se faire voler la « gabelle » (les impôts amassés) et être roué de coups et le mulet du meunier (du peuple) de lui dire : « Il n’est pas toujours bon d’avoir un haut emploi/Si tu n’avais servi qu’un meunier, comme moi/Tu ne seras pas si malade »
Puis, pauvres enfants d’aujourd’hui , qui n’auront qu’une « kermesse » des forces de sécurité comme attraction, leurs parents se souviennent sûrement de la « Fête de l’Armée » d’avant avec des jeux comme des « descentes en parachute », « des largages de bombes » ou encore des vrais stands de tir et tant d’autres qui ont fait naître des vocations à de nombreux bambins de porter l’uniforme de l’Armée Malgache. Et oui, nostalgie quand tu nous tiens !
M.Ranarivao