C’est une nouvelle page qui est en train de s’écrire dans l’histoire tourmentée de la Grande île actuellement. Le pays n’est pas entièrement sorti indemne de l’épreuve de la Covid et doit maintenant se préparer à affronter une crise sociale dont on ne connaît pas encore l’ampleur. Tout le monde appréhende ce saut dans l’inconnu même si le pouvoir essaie d’anticiper les problèmes qui vont bientôt surgir. C’est dans ce contexte qu’apparaissent les revendications des catégories sociales qui se sentent lésées. Les revendications présentées sont souvent justifiées et elles sont un boulet dont les autorités doivent se débarrasser. Elles mettent à mal le semblant de quiétude qui règne en ce moment. Les affaires qui se révèlent inopinément et qui sont médiatisées renforcent chez les citoyens l’idée que le temps de l’impunité des puissants est révolu et qu’un changement est en train de s’opérer. On ne sait pas trop à quelles conclusions va aboutir la mise à plat de ces affaires, mais elles donnent l’impression qu’une nouvelle étape a été franchie dans la dénonciation des malversations. Cela n’occulte cependant pas les multiples problèmes auxquels les citoyens sont confrontés dans leur vie quotidienne. Leur lutte pour la survie est de plus en plus difficile, la hausse des prix des produits de première nécessité ne leur laissant aucun répit. Le pire, dit-on, est à venir. Il n’y a pas d’autres véritables sujets de préoccupation que cet avenir incertain. La pandémie de la Covid-19 semble être passée au second plan, la situation sanitaire semblant être maîtrisée. La baisse des contaminations est effective, le nombre de décès suit la même tendance. Dans ce contexte, la reprise des liaisons aériennes extérieures prend toute son importance. Les professionnels du secteur touristique qui ne cessaient de réclamer une ouverture sans restriction des frontières voient leurs vœux exaucés. De nouvelles compagnies vont pouvoir desservir les trajets habituels.
La guerre russo-ukrainienne domine toute l’actualité internationale. La situation sur le front est extrêmement mouvante, mais il semble pour le moment qu’un coup d’arrêt a été donné à l’avancée de l’armée russe. Cette dernière se trouve aux portes de Kiev qu’elle continue de bombarder, mais la résistance ukrainienne lui inflige de lourdes pertes. Les pourparlers qui ont été entamés entre les deux parties laissent entrevoir une évolution positive de la situation. Les Russes ont annoncé qu’il y aurait une réduction significative de leur activité militaire, autour de Kiev et d’une autre grande ville. En outre, un cessez-le-feu a été prévu à Marioupol pour évacuer les civils. En effet, les forces russes ont commencé à se retirer du site nucléaire de Tchernobyl dont elles avaient pris le contrôle dès le premier jour de l’invasion. Les sanctions économiques appliquées par les Occidentaux ont certes des retombées négatives sur l’économie russe, mais la réplique du Kremlin a également des effets importants sur le camp adverse. La prise de contrôle des avoirs des sociétés qui ont décidé de se retirer du territoire russe a commencé. La décision de ne plus fournir de gaz russe aux pays européens a été prise. Les Européens sont en train de réorganiser leur circuit d’approvisionnement. Sur ce point, les États-Unis affirment qu’ils vont voler au secours de leurs alliés.
La Grande île est à un tournant que ses dirigeants doivent habilement négocier. Les problèmes sociaux et économiques s’ajoutent aux problèmes politiques. Il faudra tout le savoir-faire du pouvoir pour maîtriser le circuit inflationniste qui est prévu par tous les spécialistes. Les esprits sont préparés au choc social qui va avoir lieu, mais cela peut ne pas suffire.
Patrice RABE
