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vendredi, novembre 22, 2024
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Midirama : La vérité sur ce qu’on dit et sur ce qu’on chuchote

Qu’est-ce qu’on se dit au-delà de nos rives, puisqu’on ne peut parler de frontières au vu de leurs porosités. D’abord, le coup d’Etat au Niger est omniprésent dans tous les médias surtout francophones. Ce pays est l’illustration parfaite de l’instabilité des institutions, de la pauvreté, de la négation du développement, en somme, dit-on officiellement. Mais en sourdine, il est surtout question d’ébranlement du pré carré français en Afrique. Le Niger se confond avec le réservoir d’uranium de la filière nucléaire du pays de Macron (qu’on a vite fait de démystifier en évoquant la pluralité et la diversité des potentiels fournisseurs), un coup d’Etat qui tarirait cette source et qui profiterait surtout à la Russie avec son bras armé Wagner. Et on suppose que ce n’est que la suite ou la composante du bras de fer entre l’Occident et la Russie dans le conflit ukrainien. Ce qui ne se dit pas concerne le petit  Nigérien qui ne demande pas à subir les affres de toutes ces histoires.

Puis chez nous, ” tout va bien madame la marquise », la (pré) campagne électorale n’est pas à son comble mais elle est bien là. Le marketing politique se base sur le superlatif : « Moi, je suis le plus fort en ceci et en cela » : Il y a le « be sandry (fort en muscle)» ; le « be mokony »  (fort en pugnacité) ; « le be fika » (fort en astuce et mensonge) ; « le be vava » (fort en gueule). Le jeu consiste à mettre le critère de l’électeur avec le candidat de son choix. Oui, il y a le « be vola « (fort dans la poche) mais évidemment personne ne s’en vante mais tout le monde le devinera dans la générosité de la distribution de tee-shirts, de babioles à leur effigie. Dans la panoplie des couleurs, la chasse à l’exclusivité est déjà presque fermée : le jaune est déjà pris, comme l’orange, le bleu et le vert. Pour le reste, il y a encore à prendre sauf le noir évidemment car personne ne voudra s’approprier la couleur des profondeurs dans lesquels se trouve le pays. Puis dans les programmes, si tout le monde est au même diapason à quelques variantes près du besoin de décentralisation et l’annonce haut et fort, dans leur dos, on murmure: « choisis bien dans quel coin de la table tu veux manger » et c’est la vérité. En dehors des verbiages habituels dans la tradition politique de langue de bois (unité nationale !), le concept de fief électoral est toujours de mise dans le pays. Qu’est-ce que vous voulez ? C’est la façon de faire de la politique chez nous, « Je sors de tel coin et j’incite les électeurs d’où je viens à voter pour moi », c’est de la haute stratégie !

Enfin, loin de toutes ces démagogues, une note heureuse est quand même à noter cette semaine. Laura et Sidonie, retenez bien ces prénoms, elles sont sportives, l’une est en judo l’autre en athlétisme, elles sont porteuses d’espoir pour une visibilité plus  radieuse de Madagascar, ce qui n’est pas le cas de certains enfants de leur métropole. « La pauvreté n’est pas une fatalité », disait malicieusement l’autre, notre petite taille moyenne qui nous caractérise ne nous empêche pas de briller dans un domaine où la toise est le principal critère comme le basket-ball et on en a pour preuve les prestations de nos jeunes qui, comme les légendaires “Harlem globetrotters”,  sont en train d’être ovationnés partout dans le monde.

M.Ranarivao

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