Après le silence observé après la victoire d’Andry Rajoelina à l’élection présidentielle, la scène politique commence à s’animer. Certains acteurs de cette période mouvementée commencent à se manifester et n’entendent pas rester à l’écart du débat démocratique qui est maintenant relancé. Le Collectif des candidats et les membres de la société civile avaient demandé le changement du code électoral pour permettre la tenue d’une élection libre et transparente. Les demandes faites ont été rejetées, les manifestations ont été réprimées et le candidat n°3 a été élu dans un fauteuil. La page a été tournée après la validation de cette victoire de l’ancien président par la communauté internationale, accompagnée, cependant, de plusieurs recommandations. Les opposants ont accusé le coup. Le TIM a cependant pris acte de la nouvelle donne et a décidé de ne pas rester inerte. Malgré l’imperfection du processus électoral qu’il avait décrié, il veut jouer le jeu et se prépare à affronter les législatives et les communales dont les dates, annoncées par la CENI, ont été confirmées en Conseil de gouvernement. Cinq anciens candidats à l’élection présidentielle, qui se sentent marginalisés, ont décidé de s’affirmer et de créer un Collectif des Malagasy. Ils affirment haut et fort que leur mouvement n’est pas ouvert à tous. Les organisations de la société civile ont, elles-aussi, décidé d’interpeller les autorités et dans un communiqué, ont rappelé les problèmes qui ont entaché le processus électoral et demandent l’instauration de la liberté de manifester. La scène politique n’est plus figée et de nouveaux paramètres sont en train de s’installer. La situation socio-économique n’est pas, elle aussi, au beau fixe, les conditions de vie de la population étant toujours aussi précaires, la hausse du coût de la vie étant de plus en plus préoccupante.
Sur le plan international, aucun signe de désescalade n’apparaît sur la scène moyen-orientale, Israël étant décidé à continuer son offensive sur la ville de Rafah pour éliminer complètement le Hamas. L’administration Biden a nettement manifesté sa désapprobation à l’égard de cette volonté de Benyamin Netanyahu de poursuivre coûte que coûte ses opérations militaires. Le président Emmanuel Macron s’est adressé directement au Premier ministre israëlien pour lui demander de cesser l’intrusion de son armée en territoire gazaoui pour épargner la population civile. Cette interpellation, même si elle n’influe pas directement sur l’attitude israélienne, est d’une importance capitale car elle a eu un retentissement international important.
Aux États-Unis, l’offensive de Donald Trump aux primaires républicaines prend de plus en plus d’ampleur. Il multiplie les déclarations tonitruantes contre sa rivale Nancy Helley et essaie de ridiculiser Joe Biden le plus souvent possible, en lui rappelant ses absences de mémoire et ses gaffes à répétition. Mais l’interview de Poutine par un journaliste américain a marqué les esprits car le Maître du Kremlin a affirmé sa nette préférence pour Joe Biden, qualifié d’homme politique expérimenté.
La crise politique qui s’est installée au Sénégal après le vote du report de la présidentielle par l’Assemblée nationale est en train de prendre une nouvelle tournure puisque le Conseil constitutionnel a accepté le recours déposé par l’opposition et a annulé la décision fixant la date du scrutin en décembre.
La scène politique malgache n’est pas figée et la situation commence à évoluer. De nouveaux acteurs affirment leur prétention à renouveler un discours qui restait plutôt passéiste. La société civile entend bien apporter sa contribution à la mise en place de règles du jeu permettant de restaurer un véritable débat démocratique.
Patrice RABE
