Après des fêtes passées dans une ambiance particulièrement morose, les Malgaches sont entrés de plain-pied dans cette nouvelle année qui ne s’annonce pas particulièrement euphorique. La conjoncture prête plutôt à penser que le pays va traverser une période de grandes difficultés. C’est dans ce contexte que le président réélu entame son nouveau mandat. Il a affiché sa volonté de redonner une nouvelle impulsion à la conduite des affaires de l’État. La reconduction de Christian Ntsay au poste de Premier ministre a été le premier acte qu’il a pris pour mettre en place les chantiers de son quinquennat. Il a choisi celui qui est resté à ses côtés durant les cinq années précédentes. Il a préféré instaurer la continuité avec cet homme politique l’ayant fidèlement servi. Le discours prononcé reflète sa conception des relations qu’il entend entretenir avec ses collaborateurs. Il a beaucoup insisté sur leur loyauté. A présent, c’est la constitution de l’équipe gouvernementale à laquelle ils vont ensemble s’atteler. Les critères du choix ont été définis : les candidats devront être irréprochables sur le plan moral et ne pas céder à la tentation de la corruption. Aucun écart de conduite ne sera toléré. Ils devront signer un contrat et prêter serment. Mais avant cela, ils passeront un entretien, leur dossier de candidature ayant été passé au crible. Les postulants vont certainement se précipiter pour déposer leur CV. L’opposition n’a fait aucun commentaire à propos de cette nomination, mais les porte-paroles du TIM et du HVM ont précisé qu’aucun membre de leur parti ne ferait partie du gouvernement prochainement formé.
C’est vers le Moyen-Orient que la communauté internationale porte actuellement son attention, la situation s’étant brusquement tendue après les attentats qui ont eu lieu à Beyrouth au Liban et à Téhéran en Iran. La mort du n°2 du Hamas et de certains de ses collaborateurs dans un immeuble du Hezbollah a fait brusquement monter la tension dans la capitale libanaise, les observateurs s’inquiétant de la réaction du parti libanais, allié inconditionnel du Hamas. L’attentat bien qu’il n‘ait pas été revendiqué par les Israéliens portent, disent ces derniers, le sceau du Mossad israëlien. Son patron a d’ailleurs dit que ses agents traqueraient les auteurs de la tuerie du 7 octobre et les élimineraient quel que soit le temps qu’ils mettraient pour le faire. L’autre événement qui a inquiété la communauté internationale est l’explosion qui a eu lieu à Téhéran durant la cérémonie en hommage au Général, patron des gardiens de la révolution, tué il y a quatre ans par un missile lancé par un drone. Les deux bombes ont fait plusieurs dizaines de morts et des centaines de blessés. La revendication de Daech est venue très vite, mettant fin aux supputations diverses qui ont été faites par certains. Au Liban, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a mis en garde Israël, mais s’est abstenu de lui déclarer la guerre.
L’armée ukrainienne connaît la période la plus critique de son histoire récente à cause de la montée en puissance de ses adversaires russes qui disposent à présent d’un arsenal de missiles impressionnant. La ligne de front n’a pas évolué, les villes importantes subissant un pilonnage massif de l’artillerie russe. Des centaines de missiles se sont abattues sur la ville de Kiev. Le président Zelinski a été obligé d’intervenir à la télévision pour remonter le moral d’une population commençant à se lasser des difficultés engendrées par la guerre.
Les Malgaches font toujours preuve d’une grande capacité de résilience face aux difficultés qui continuent de s’amonceler. Ils regardent avec un certain détachement le spectacle politique qui lui est offert en ce début d’année. Le pouvoir se montre décidé à agir au mieux pour remettre le pays sur les rails du développement. L’avenir nous montrera les résultats de ses efforts pour le sortir de son marasme actuel, mais pour le moment, il s’efforce de convaincre de ses bonnes intentions.
Patrice RABE
