L’épidémie de Covid reste toujours au centre des préoccupations de la population. Le virus continue sa propagation meurtrière et décime de plus en plus de Malgaches. Les autorités sont quelque peu dépassées par les événements et essaient tant bien que mal de répondre à l’urgence sanitaire, mais les dispositions prises ne suffisent plus. Les centres de santé et les hôpitaux ont très vite été saturés par l’afflux des malades à tel point que des hôtels médicalisés ont été ouverts. Mais leur nombre se révèle aujourd’hui insuffisant pour satisfaire les demandes de personnes contaminées ayant besoin de soins. La région d’Analamanga est la plus touchée et ce n’est plus la souche originelle du virus qui cause autant de dégâts, mais un variant venu de l’extérieur se propage rapidement et terrasse ceux qu’il contamine. On subodore qu’il s’agit du variant sud-africain . Mais les efforts déployés pour essayer de maîtriser la situation sont vains pour le moment. Les moyens utilisés sont insuffisants et l’hécatombe que l’épidémie provoque plonge la population dans le désarroi. L’état d’urgence sanitaire décrété ne suffit pas à stopper la progression des contaminations et les mesures prises ne paraissent pas suffisamment adaptées à ce danger en train de mettre à mal une organisation sociale n’y ayant pas été préparée. Le confinement n’est total que pendant le week-end et en semaine, les activités économiques sont presque normales. Les fermetures des marchés hebdomadaires sont effectives, mais le mal se déplace dans d’autres endroits car les marchands chassés s’installent ailleurs. Les forces de l’ordre mises à contribution n’y peuvent rien. Les barrages sanitaires installés aux frontières de la région Analamanga remplissent tant bien que mal leur rôle, mais les personnes décidées à les contourner trouvent des chemins de traverses pour y échapper. La mise en place de cimetières dits du « firaisam-po » pour enterrer les morts de la Covid est en train de créer une polémique qui n’est pas prête de s’éteindre. Les riverains des emplacements choisis ne décolèrent pas et refusent d’être mis devant le fait accompli. Ils contestent la manière d’agir des autorités qui n’ont pas demandé leurs avis. Une certaine grogne est en train de s’installer dans une partie de l’opinion à propos de la gestion de la crise sanitaire. L’opposition est en train d’essayer de la canaliser.
L’actualité internationale est évidemment dominée par la pandémie de Covid-19. La situation est toujours aussi grave et la contamination des populations n’a enregistré aucune baisse. L’Inde connaît une progression exponentielle des cas positifs. Le chiffre faramineux de 300.000 personnes infectées par jour oblige les autorités indiennes à accélérer leur campagne de vaccination et à arrêter l’exportation de leur vaccin. Le Brésil reste au même stade qu’auparavant. Le variant brésilien du virus est impitoyable et les décès se comptent par centaines de milliers. Les autres nations ont restreint leurs liaisons aériennes avec ce pays.
La semaine a été marquée par l’énoncé du verdict du procès du policier responsable de la mort de George Floyd aux Etats-Unis. Le fonctionnaire de police qui a d’ailleurs été révoqué, a été reconnu coupable de meurtre. L’annonce a été saluée par une explosion de joie dans la famille de la victime. La sentence sera prononcée par le juge dans huit semaines.
Madagascar est une fois de plus à la croisée des chemins. Son avenir est plus que jamais incertain. L’épreuve que les Malgaches traversent est une des plus difficiles de leur histoire car ils ne sont pas maîtres de leur destinée. La riposte contre la Covid-19 leur échappe, tant la menace est insidieuse. Plus que jamais ils doivent rester solidaires.
Patrice RABE