C’était ses premiers déplacements officiels à l’extérieur depuis son arrivée au pouvoir. Le président Andry Rajoelina a fait, à cette occasion, une entrée réussie sur la scène internationale. Il a été accueilli avec tous les honneurs à l’île Maurice qui avait fait de lui son invité d’honneur lors de sa fête nationale et il a fait une intervention remarquée lors du sommet « One planet » de Naïrobi. Les relations avec l’île sœur ont été ainsi renforcées tant sur le plan économique que diplomatique. Chaque partie a essayé de tirer profit de cette entente retrouvée. Madagascar a offert de belles opportunités aux investisseurs mauriciens dans le cadre d’accords avantageux mais profitables aussi aux Malgaches. La Grande Ile a retrouvé ainsi toute sa place dans cette zone de l’Océan Indien où elle entend jouer un rôle prépondérant. C’est avec une curiosité bienveillante que les participants au sommet « One planet » ont regardé le nouveau président malgache. Ils ont écouté avec intérêt son discours qui cadre avec les objectifs de la COP. Sa profession de foi et ses engagements à mener une politique de reforestation de la Grande Ile ont suscité beaucoup d’intérêt. Il doit maintenant s’atteler à la mise en œuvre de l’ambitieux programme qu’il a présenté. De retour au pays, il va continuer à mettre en place le train de réformes auquel il s’était engagé à mener durant la campagne présidentielle. L’actualité toute récente est la clôture du dépôt de candidature pour les élections législatives. La crainte de voir des ratés lors de cette étape s’est estompée. La CENI s’est voulu rassurante et l’on attend la sortie de la liste des candidats, le19 mars au plus tard.
Sur le plan international, c’est toujours vers l’Algérie que les yeux se tournent. Les manifestations, loin de s’arrêter, continuent à prendre de l’ampleur. Les slogans utilisés par les manifestants sont toujours aussi virulents. La photo de la pancarte où est écrit « Bouteflika, dégage » est emblématique de l’état d’esprit qui règne sur place. La population ne veut pas céder devant ce qu’elle appelle « la ruse de Bouteflika ». Il a reporté l’élection sine die et a instauré une prolongation déguisée de son mandat. La contestation ne va pas cesser de si tôt et la rue va de nouveau crier son mécontentement ce week-end. Sur le continent sud américain, la contestation est toujours aussi violente au Venezuela. Contrairement à ce qui se passe en Algérie, la contestation est violente. La répression est sanglante et les morts ne se comptent plus. Les conditions de vie sont particulièrement difficiles. Les convois humanitaires sont toujours bloqués à la frontière. L’électricité et l’eau sont coupées. Le bras de fer entre le président élu Nicolas Madouro, et le président par intérim autoproclamé Juan Guaido n’est pas prêt de s’arrêter, aucun des deux n’étant prêt au compromis.
En Europe, c’est la crise du « Brexit » qui a dominé l’actualité de la semaine. On a frôlé le drame lorsque le Parlement a rejeté l’accord de Bruxelles sur le « Brexit ». Tous les cas de figure ont été envisagés : un « Brexit » pur et dur, une renégociation de l’accord ou un nouveau référendum. Finalement, les députés ont voté un report du « Brexit ». Un nouveau round de négociations va donc avoir lieu.
Ces premières sorties du président Andry Rajoelina à l’extérieur permettent à ce dernier de redorer le blason de la Grande Ile sur la scène internationale. L’image de Madagascar est rehaussée après les interventions du chef de l’Etat lors de ce sommet de Nairobi. Il faut maintenant la capitaliser tant sur les plans diplomatique qu’économique.
Patrice RABE