C’est un Chef de l’Etat fier de son déplacement à l’étranger qui a débarqué au pays lundi dernier. Ce voyage à l’extérieur a comporté plusieurs séquences que les Malgaches ont vues à la télévision. Il y eut la signature d’un accord de prêt de 117 millions d’euros du trésor public français destiné à financer la construction du téléphérique de la Capitale. Puis, ce fut le discours prononcé à la tribune des Nations Unies et enfin la rencontre avec la directrice du FMI qui a annoncé l’octroi de 332 millions de dollars non remboursables dans le cadre de l’après Covid-19. Le président a affirmé que c’est grâce au savoir-faire des négociateurs malgaches que ce montant a été obtenu. Les observateurs ont cependant vite fait de tempérer cette fierté en faisant remarquer que de nombreux pays en développement avaient reçu leur quote part et que c’était un dû. Néanmoins, la Grande île ne peut que s’en féliciter et cette manne est la bienvenue en cette période difficile que traverse le pays. C’est donc au Sud de la Grande île que le président de la République a pensé en priorité pour l’utilisation de ces fonds. Son déplacement dans l’Androy a été l’occasion d’annoncer le lancement de plusieurs chantiers de développement. Les promesses d’une amélioration de la situation dans les régions où règne le “kere” ont été faites et il faut donc maintenant voir quelle suite y sera donnée. La question de l’insécurité à laquelle est confrontée une majorité de Malgaches est revenue avec acuité ces derniers temps. Les interpellations des citoyens, ne pouvant plus supporter les exactions qu’ils ont subies, ont forcé le pouvoir à réagir. C’est le Premier ministre en personne qui a décidé de prendre le problème à bras le corps. Après avoir réuni tous les responsables des forces de sécurité, il leur a ordonné d’échafauder une stratégie efficace pour mettre un terme à ce climat de terreur régnant partout. Une véritable démonstration de force a été faite sur le terrain par les éléments de la police et de la gendarmerie. Le calme semble être revenu dans les rues de Tana, mais la population espère que les actions entreprises seront pérennes. Si le problème de l’insécurité est en partie résolu, c’est celui de la réouverture des frontières qui préoccupe les opérateurs économiques. Aucune date n’a encore été fixée et le doute commence à s’installer chez ceux qui s’étaient préparés activement à cette échéance.
Sur le plan international, il n’y a pas de sujets véritablement brûlants. La question de la pandémie reste toujours d’actualité, mais la situation sanitaire dans le monde est relativement stable. Dans les pays occidentaux, le retour à une vie normale paraît être la règle. Au Danemark, le port du masque est supprimé. Dans les autres nations européennes, les campagnes de vaccination se déroulent à un rythme soutenu. On se dirige vers l’adoption de règles sanitaires plus souples.
La semaine a été marquée en France par l’annonce de la mort d’un soldat français au Mali. Il s’agit du 52ème militaire tombé dans le cadre de l’opération Barkhane. Un hommage solennel lui a été rendu aux Invalides. Cette disparition survient au moment où la réorganisation du dispositif français dans la région est organisée.
L’insécurité reste une des préoccupations majeures des Malgaches et le pouvoir a bien compris qu’il fallait résoudre ce problème qui risque de nuire à la stabilité sociale et politique. Des solutions sont élaborées et une stratégie est mise en place. L’avenir dira si le rétablissement de la sécurité est effectif et ce, pour le plus grand bonheur d’une population en proie à de multiples difficultés dans sa vie quotidienne.
Patrice RABE