L’atmosphère qui règne dans la Grande île est à l’image du temps qui est resplendissant en apparence, mais dont la chaleur moite fait suffoquer la population. La température sociale est en train de monter, lentement mais sûrement, avec les contestations qui se font jour actuellement. La dernière poussée de fièvre est celle qui s’est déclarée dans le domaine de la justice où les greffiers ont décidé de cesser toute activité pour pouvoir faire entendre leurs revendications. Le mot d’ordre de grève a, semble-t-il, été suivi dans l’ensemble des juridictions du territoire et c’est un immense problème qui se pose car l’appareil judiciaire est totalement bloqué. La détermination des grévistes ne fait aucun doute quand ils affirment ne plus tolérer l’indifférence manifestée à leur égard par les autorités de tutelle. Le dialogue n’a pas encore été établi entre le syndicat et le ministère de la justice, mais les propos du garde des sceaux montrent qu’il est prêt à aborder tout problème évoqué par les greffiers. Le cabinet de la présidence semble vouloir prendre l’affaire en main pour essayer de faire baisser la tension. Ce mouvement, lancé depuis jeudi, est l’un des signes visibles d’un malaise que l’on ressent dans de nombreux secteurs. Le milieu universitaire est, lui aussi, traversé par un mouvement de contestation qui peut déstabiliser le monde de l’éducation, en général. Le personnel administratif avait, il y a quelque temps, organisé le blocage des universités pour des questions de retard du versement de leurs salaires, mais les problèmes ont vite été résolus. Les étudiants restent en embuscade car ils se plaignent du retard pris par le versement de leurs arriérés de bourse. A présent, c’est le SECES qui monte au créneau et qui ne veut pas publier les résultats des examens de 2021 et annonce le blocage de la rentrée universitaire 2023. L’opinion est aussi perturbée par l’affaire du gasoil frelaté qui a causé de nombreux dégâts dans les véhicules de automobilistes, mais dont les responsables ne sont pas tous inquiétés.
Sur le plan international, les suites du conflit russo-ukrainien retiennent plus que jamais l’attention du monde entier. Les succès de l’armée ukrainienne sur le terrain, qui ont reconquis une partie importante de leur territoire occupée par les forces russes, ont changé la donne, mais ne signifient pas la fin de la guerre. Les analystes se perdent en conjecture et se demandent quelle stratégie vont adopter le président Vladimir Poutine et ses conseillers, à présent. La question de l’emploi de l’arme nucléaire est toujours évoquée et le locataire de la Maison Blanche a surpris tous les observateurs lorsqu’il a affirmé que le risque d’une apocalypse nucléaire était très sérieux et le maître du Kremlin ne devait pas être sous-estimé.
Plus près de chez nous, c’est le coup d’État ayant renversé les autorités de transition au Burkina Faso qui a défrayé l’actualité. Il s’agit du dernier épisode de l’histoire tourmentée des pays du Sahel où l’instabilité politique chronique amène des bouleversements. C’est un jeune capitaine, Ibrahima Traoré, qui est à la tête de la nouvelle junte au pouvoir. Il a été investi, hier, lors d’une cérémonie officielle.
En Iran, les manifestations des jeunes femmes contre le port du voile prennent de plus en plus d’ampleur. La contestation continue malgré la répression féroce menée par les forces de l’ordre.
Madagascar se trouve dans une zone de turbulence qui risque de mettre sa stabilité en péril. Le souhait de tous est de voir le pouvoir arriver à résoudre toutes les crises qui voient le jour actuellement. Le pays ne peut plus revivre les périodes agitées qu’il a connues dans le passé.
Patrice RABE