Depuis son installation, le régime met en place toutes les structures de ce changement qu’il a promis lors de la campagne présidentielle. Pour ce faire, il bouscule les habitudes établies. Les décisions prises en conseil des ministres tombent comme des couperets, établissant de nouvelles règles de conduite au sein de l’administration. Les réticences ne durent pas longtemps et les récalcitrants sont obligés de se plier aux mesures édictées. La lutte contre la corruption, les règles de bonne conduite sont des mots d’ordre répétés inlassablement et se reflètent dans les mesures prises. La résistance sourde qui s’est manifestée au sein de la police contre la nouvelle organisation mise en place est un des premiers écueils rencontrés par le régime. Mais la réponse apportée par le ministre de tutelle ne laisse aucun doute sur sa détermination à aller jusqu’au bout. Le pouvoir savait bien que sa tâche serait difficile, mais c’est à lui d’arriver à surmonter les conflits et les incompréhensions rencontrés. Les foyers de tension ont commencé à surgir. Les étudiants de Vontovorona ont manifesté bruyamment leur mécontentement et leur manifestation a été sévèrement réprimée. Mais une réponse censée calmer leur appréhension leur a été apportée lors du dernier conseil des ministres. Le changement passe par le remplacement des hommes et des femmes. Il a été fait de manière spectaculaire cette semaine avec la décapitation des directions dans les ministères.
Sur le plan international, ce sont les élections présidentielles du continent africain qui, pour une fois, supplantent l’actualité des autres parties du monde. Après Madagascar et la RDC, c’est au tour du Sénégal de connaître un scrutin présidentiel sans problème. Le président sortant Macky Sall est réélu dès le premier tour. L’opposition qui a d’abord contesté le résultat s’est finalement inclinée. Mais c’est en Algérie que pourraient survenir des événements sanglants. La candidature d’Abdelaziz Bouteflika à l’élection présidentielle est rejetée par la majorité des Algériens. Des milliers de citoyens sont descendus dans les rues pour défier le pouvoir. Le clan qui entoure le vieux chef d’ Etat n’entend pas céder au mécontentement populaire. L’opposition, quant à elle, est en train de se joindre aux manifestations. Les chancelleries occidentales commencent à prendre la mesure de ce mouvement qui, de plus en plus, va s’agrandir.
L’autre événement de la semaine est la rencontre Trump –Kim Jong Un qui a eu lieu à Hanoï. Annoncé en grande pompe, ce sommet a connu un flop retentissant. Aucun accord n’a été conclu entre les deux chefs d’Etat. Aucune avancée n’a été enregistrée à propos de la dénucléarisation de la Corée du Nord. Le leader nord-coréen a exigé au préalable la levée de toutes les sanctions, ce qui a été refusé par la partie adverse.
La crise vénézuélienne est toujours dans l’impasse. Le Conseil de Sécurité qui s’est réuni pour la troisième fois en un mois n’a pas réussi à trouver de solution. Les deux projets de résolution présentés respectivement pas les Etats- Unis et la Russie ont été rejetés.
En France, les gilets jaunes vont une fois de plus manifester ce samedi, mais la lassitude gagne peu à peu l’opinion qui préfère s’intéresser au grand débat. Le président Macron et le Premier ministre Edouard Philippe ont d’ailleurs retrouvé du crédit auprès des Français. Leur cote de popularité avoisine les 34%.
Le nouveau régime entame son deuxième mois au pouvoir. Il continue d’adopter son attitude volontariste. Jusqu’à présent, il n’a pas connu de véritable obstacle sur son chemin . Le succès est encore loin d’être acquis. On ne le mesurera que dans quelques mois.
Patrice RABE