Est-ce un véritable départ ou un repli stratégique pour calmer une situation très tendue ? En tout cas, le résultat est là : les esprits se sont apaisés et il n’y a plus de volonté d’en découdre chez les paysans de Soamahamanina. Les discussions vont pouvoir reprendre de manière plus sereine. On entend parler sur place de l’instauration d’un dialogue avec les autorités. Le régime a pu ainsi s’ôter une véritable épine du pied car les charges violentes des forces de l’ordre contre les manifestants avaient passablement détériorer encore plus son image déjà peu reluisante. Pour apurer totalement son contentieux avec les manifestants, il devra maintenant libérer les meneurs du mouvement qui ont été emprisonnés. Libéré de ce problème, le président Hery Rajaonarimampianina et son équipe peuvent maintenant s’occuper pleinement de ce sommet de la COMESA qui va avoir lieu la semaine prochaine. Le conseil de gouvernement qui lui a été consacré a permis d’asseoir l’organisation de cet événement exceptionnel. La dizaine de chefs d’Etat et de chefs de gouvernement qui ont annoncé leur venue vont être reçus comme le méritent les invités de marque. Les membres du DFP qui veulent apporter leur contribution à une opposition responsable et constructive ont terminé la réunion préparatoire de leur conseil national. Ils souhaitent le tenir très vite et de préférence avant le Sommet de la Francophonie du mois de novembre. Ils désirent montrer à la communauté francophone le sérieux de leurs propositions pour une véritable refondation de l’Etat.
Un nouveau SG à la très forte personnalité. Sur le plan international, c’est bien évidemment la nomination du Portugais Antonio Guterres au poste de SG de l’ONU qui éclipse toutes les nouvelles de la semaine. Et pourtant, ces sept derniers jours ont été fertiles en informations importantes. Ban Khi Moon a été le premier à féliciter ce diplomate onusien chevronné, haut commissaire aux réfugiés de 2005 à 2015. Il a fait l’unanimité au sein du conseil de sécurité dont les membres ont salué le travail accompli au Haut Commissariat aux réfugiés. Chacun a reconnu que sa très forte personnalité serait très utile dans le contexte actuel et qu’il pourrait peser de manière positive sur les crises syrienne et irakienne. Son expérience dans le domaine de la gestion du problème des réfugiés serait très utile. Son élection doit être entérinée par l’Assemblée Générale des Nations Unies, mais ce ne devrait être qu’une formalité.
Le président colombien prix Nobel de la paix. Le mois d’octobre est celui des prix Nobel et la célèbre académie a commencé à annoncer les noms des premiers lauréats. Le français Jean Pierre Sauvage, le britannique Jean Fraser Stoddart et le néerlendais Bernard Feringa ont reçu la prestigieuse récompense en chimie. Celle de médecine a été attribuée au japonais Yoshinori Ohsumi. Le Nobel de physique a été accordé au trio David Thouless, Duncan Haldane et Michaël Hosterlitz. Mais l’un des prix les plus attendus est le prix Nobel de la paix. 400 candidats étaient en lice et c’était des personnalités et des associations toutes plus prestigieuses les unes que les autres. Le président colombien Juan Manuel Santos a finalement créé la surprise en devenant le lauréat 2016. Le comité a salué son implication personnelle dans la signature de l’accord avec l’organisation terroriste des FARC qui a fait régner la terreur dans le pays durant plusieurs décennies. Le président Santos a affirmé que ce prix était celui du peuple colombien et rendait hommage à son courage.
La situation s’est nettement apaisée sur le plan intérieur, cette semaine. La hausse du prix du ticket de taxi-be à 500 ariary qui a été envisagée n’a finalement pas eu lieu, les autorités ayant finalement accordé une importante subvention aux transporteurs. Soamahamanina ne sera plus ce foyer de contestation qui risquait d’embraser la région. La population est beaucoup plus occupée par sa lutte pour la survie que des problèmes politiques qui existent. Antananarivo a retrouvé son visage habituel. Après avoir craint le pire, c’est le retour à un calme précaire.
Patrice RABE