C’est avec un sentiment plutôt mitigé que les Malgaches abordent ce dernier mois de l’année 2020. Ils sont soulagés d’être sortis relativement indemnes de ces neuf mois d’épidémie de Covid-19 mais ils ne savent cependant pas ce que l’avenir leur réserve. Les difficultés se sont amoncelées et leurs conséquences commencent à se faire sentir. L’économie a été laissée en jachère et cela se paie en matière d’emplois perdus et d’accroissement de la pauvreté. Le mois de décembre est celui des fêtes de fin d’année et la population veut pouvoir s’évader de ce quotidien morose où elle se trouve. Mais elle est rattrapée par la réalité : le prix du riz est de plus en plus élevé malgré les injonctions de l’État aux grossistes, les autres produits de première nécessité étant tout aussi onéreux. Sa seule consolation est que depuis le début de cette semaine, ils ne souffrent presque plus des coupures d’eau et d’électricité, les cours d’eau ayant été regonflés par les précipitations qui sont tombées abondamment. Décembre, mois de fête, mais aussi regain d’insécurité. Les malfaiteurs sont décidés eux aussi à faire de bonnes affaires et multiplient les larcins et les cambriolages. Ils se trouvent partout et se mêlent à la foule faisant ses emplettes dans les marchés de la capitale. C’est un véritable plan de guerre que les forces de l’ordre ont élaboré pour les mettre en échec. Plus de 1 8OO éléments vont être déployés sur le terrain. Ils seront en uniforme et en tenue civile. C’est dans ce contexte que se sont déroulées les élections sénatoriales. Les grands électeurs se sont rendus aux urnes sans qu’il n’y ait d’incidents. Le résultat devrait être sans grande surprise puisque l’opposition a boycotté le scrutin. Les sénateurs de l’actuelle Chambre haute ont terminé en beauté leur mandat en apportant des amendements à la LFI 2021.
La Covid-19 reste toujours le sujet qui préoccupe toujours la communauté internationale. L’épidémie continue de faire des victimes dans de nombreux pays. Le nombre de cas de contamination ne diminue pas, il augmente même sur le continent américain et en Europe. Le reconfinement est de nouveau envisagé actuellement. Les fêtes de fin d’année auront lieu sous haute surveillance.
La question de la vaccination provoque l’embarras des autorités médicales. Une majorité de médecins émet des doutes sur les conséquences des injections. Ils affirment leur ignorance de leurs effets secondaires. Le Royaume Uni a été le premier pays à procéder à une vaccination massive, la reine d’Angleterre et son mari, le duc de Windsor, étant les premiers à le faire. Le Canada, le royaume du Danemark et les Etats-Unis vont emboîter le pas à cette nation. En France, les discussions entre scientifiques sont passionnées, mais les autorités restent très prudentes. Le vaccin des laboratoires Sanofi et GSK ne sera prêt que vers la fin de 2021.
La politique internationale évolue très vite. Au moyen orient, les changements s’opèrent très vite. Israël fait une percée diplomatique remarquée en nouant des relations diplomatiques avec plusieurs pays. Après les Emirats Arabes Unis et la Somalie, c’est au tour du Maroc de renouer avec l’État d’Israël. Trump a été la cheville ouvrière de cette reprise des relations avec l’État hébreux. Le royaume chérifien a obtenu la reconnaissance par les Etats-Unis de sa souveraineté sur le Sahara occidental.
Les Malgaches vont vivre cette fin d’année dans l’incertitude. Il n’y a pas de véritable embellie sur le front social, mais ils espèrent quand même pouvoir profiter de ces vingt derniers jours du mieux qu’ils pourront. Les embouteillages sont toujours là et la cohue sur les marchés est la même. Il n’y a rien de nouveau dans la grisaille de leur vie quotidienne.
Patrice RABE