Cette fin de septembre aurait pu être idyllique avec ce temps splendide et ces températures, certes un peu élevées, mais tout à fait supportables, mais pour les Tananariviens ou du moins une grande partie d’entre eux, c’est une vie d’épreuves qu’ils endurent tous les jours avec ces coupures d’eau et d’électricité intempestives. Pour certains, la coupe est pleine. Ils ont épuisé toute leur réserve de patience et ils manifestent leur colère contre la jirama tous les soirs, en descendant dans les rues et en brûlant des pneus et en renversant les bacs à ordures. Manjakaray, Anjanahary, Amboditsiry ont été ces points névralgiques de la capitale cette semaine. Les habitants de ces quartiers ont exprimé leur ras-le-bol en présence de forces de l’ordre qui se sont contentés de les surveiller. Les responsables de la Jirama ont parfaitement compris les raisons de cette population qui n’en peut plus. Ils se sont expliqués sur les causes de cette pénurie d’eau qui perturbe l’alimentation du circuit de distribution. Ils ont dit qu’ils allaient procéder à des forages dans les quartiers touchés et installer des puits pour dépanner les usagers, mais tout le monde se doute que ce ne pourra pas avoir lieu tout de suite. Le ministre de l’Energie et de l’eau affirme qu’un plan sera élaboré en conseil des ministres pour venir à bout de ces problèmes qui sont récurrents. Dans ce contexte plutôt fiévreux, le dépôt des dossiers des candidats à l’élection municipale du 11 décembre aurait pu ne pas intéresser l’opinion, mais les rebondissements qui ont eu lieu ces derniers jours ont entretenu un certain suspense. Après le rejet de la candidature de l’ancien président Marc Ravalomanana par l’OVEC et la CENI, le nom de son remplaçant a été mis sous le boisseau jusqu’à la clôture des candidatures avant-hier soir. C’est son fils Tojo qui prend le relais. Il ne sera pas seul dans la course à la mairie et aura six adversaires qui essaieront de convaincre les Tananariviens de leur capacité à redresser la situation de la capitale.
Sur le plan international, c’est d’abord le Proche Orient qui peut faire basculer l’équilibre précaire des relations internationales. La situation qui règne en Europe sur le front russo-ukrainien est certes préoccupante, mais moins dangereuse que dans la région du Proche Orient.
Les raids aériens des Israéliens sur le Liban ont mis la communauté internationale en émoi. Le gouvernement de Benyamin Netanyahou a décidé d’affaiblir les forces du Hezbollah libanais par tous les moyens militaires à sa disposition. Tsahal a commencé sa campagne de bombardements depuis lundi pour détruire les centres de commandement du mouvement chiite et l’a très vite intensifié, sans tenir compte des dommages collatéraux. Des centaines de tués et des milliers de blessés ont été dénombrés. Ces opérations ont lieu durant le déroulement de la 79ème session de l’AG des Nations Unies. Israël a subi les remontrances de nombreux pays participants. Un appel solennel lui a été adressé pour qu’il cesse sa campagne de raid aérien. La France a exhorté les deux parties à arrêter les hostilités et a présenté un plan de paix qui, dit le président Macron, a été préparé de concert avec les Etats-Unis et le premier ministre israëlien. Mais son revirement en public a pris tout le monde de court. Il s’est rétracté après la menace d’un des partis d’extrême droite de quitter sa coalition en cas de signature de ce plan.
Volodimir Zelenski est à Washington et va prononcer un discours à la tribune des Nations Unies. Il a rencontré le président Joe Biden auquel il a présenté son plan de paix pour mettre fin à son conflit avec la Russie. Ce dernier a affirmé que la Russie avait perdu la guerre et a offert à l’Ukraine un supplément de 2 milliards de dollars d’aides militaires. Le président ukrainien s’est également entretenu avec Kamala Harris qui a assuré son soutien indéfectible à son pays. Il devrait également avoir une entrevue avec Donald Trump. C’est dans ce contexte que Vladimir Poutine a parlé de la nouvelle doctrine de la Russie en matière d’armes nucléaires.
C’est un climat de grande tension qui règne sur le plan international. L’équilibre fragile que la communauté internationale essaie d’instaurer est difficile à maintenir. On le ressent autant au Proche Orient qu’en Europe. A Madagascar, certains parlent de climat délétère, mais jusqu’à présent, aucun dérapage n’a eu lieu. Le pouvoir a conscience de ce malaise persistant, mais a réussi jusqu’à présent à temporiser.
Patrice RABE
