Dans la fraîcheur hivernale de ce début du mois de juin, les Malgaches semblent insensibles à la montée d’une température sociopolitique qui est la traduction d’un malaise de plus en plus grand. Les problèmes qu’ils doivent endurer sont multiples, mais pour le moment, ils font preuve de ce stoïcisme qui les a toujours caractérisés. Ils ont courageusement supporté l’aggravation des délestages qui leur ont apporté de graves désagréments et ils ont exprimé leur frustration à voix haute. Ils sont descendus dans les rues, le soir tombé, mais leur colère a été contrôlée. Face à ces réactions, la jirama a fait profil bas, publiant quotidiennement les programmes des coupures d’eau et d’électricité. Elle a laissé passer l’orage avant qu’un responsable explique leurs causes. Malgré les explications plausibles, la pilule a été difficile à avaler pour certains consommateurs excédés. L’appel à manifester sur la place du 13 mai par une association de consommateurs a reçu l’interdiction formelle du préfet de police. La crise est peut-être en train de se désamorcer car il a été annoncé en conseil des ministres le déblocage de crédits pour alléger ces délestages. Néanmoins, l’on ne sait pas jusqu’à quand cela va durer. L’opposition et les organisations de la société civile continuent d’interpeller les dirigeants pour leur demander de favoriser le dialogue et permettre ainsi de trouver ensemble des solutions. Ils demandent également à ces derniers de rendre compte des résultats de l’importante délégation conduite par le chef de l’État à Dubaï. Jusqu’à présent, aucune communication officielle n’en a été faite. C’est à la préparation de la célébration du 65ème anniversaire de l’indépendance que s’attelle le gouvernement. Du discours du président lors de la cérémonie officielle lors de son lancement sur la place de l’hôtel de ville, on retiendra l’exhortation faite aux citoyens de hisser les drapeaux au balcon des maisons et de mettre en avant cet amour de la patrie dont ils doivent être fiers.
Sur le plan international, les deux principaux conflits, à savoir les guerres russo-ukrainienne et israélo-palestinienne, sont toujours au premier plan de l’actualité.
L’attaque de drones faite par les services secrets ukrainiens sur les aérodromes russes et celle du pont de Kertch en Crimée n’ont, pour le moment, pas été véritablement commentées par le Kremlin. C’est tout juste si un porte-parole a affirmé qu’il n’y avait pas eu de gros dégâts dans le tablier du pont et que la circulation avait été rétablie. A propos des dommages subis par les aéronefs russes, il n’y a eu aucun commentaire. On sait que l’enquête suit son cours. Mais les observateurs jugent le silence observé jusqu’à présent lourd de menaces. La riposte qui pourra être apportée pourrait être très importante. Les Américains l’ont d’ailleurs dit. Mais pour le moment, la population ukrainienne, loin de se résigner à son sort, semble se ressouder.
Les offensives menées par l’armée israélienne sur Gaza sont toujours aussi dévastatrices. La traque des dirigeants du Hamas est impitoyable. Après la mort du nouveau chef de l’organisation palestinienne, cette dernière semble encline à étudier la proposition de trêve des Américains. Les raids aériens continuent de faire des victimes civiles. Après une courte suspension, la distribution de vivres dans les centres gérés par les Américains a repris, mais cela a provoqué la ruée de la population. Comme la première fois, les forces armées israéliennes ont ouvert le feu, faisant plusieurs morts. Le conseil de sécurité s’est réuni et 14 de ses membres ont voté une résolution demandant un cessez-le-feu immédiat et la libération des otages. Les Etats-Unis y ont opposé leur veto, le tollé de la communauté internationale.
Donald Trump a décidé d’interdire de visas les ressortissants de douze pays pour protéger les USA de terroristes étrangers ». Cette prise de décision vient après une attaque de juifs dans le Colorado. Il est à préciser que l’Egypte ne fait pas partie de la liste des sanctionnés alors que l’auteur de l’attentat est égyptien. Certains commentateurs affirment que le président Donald Trump veut préserver ses bonnes relations avec le chef d’État égyptien
A Madagascar, l’atmosphère sociopolitique est de plus en plus lourde, mais pour le moment, on ne sent aucun véritable signe de révolte poindre au sein de la population. Ce sont les réseaux sociaux qui servent d’exutoire à la frustration de la population. Le mois de mai s’est terminé dans un calme apparent, le mois de juin commence dans une certaine effervescence.
Patrice RABE
