A l’approche de l’élection présidentielle, le monde politique est en train de s’agiter. Pouvoir et opposition prennent leurs marques et se préparent activement à une bataille électorale qui sera certainement intense. Le parti Tiako Madagascar est déjà en ordre de marche derrière son candidat naturel, Marc Ravalomanana. Son congrès national du week-end dernier a montré que tous ses rouages sont bien huilés et que tous ses cadres et tous ses militants sont prêts à se déployer sur le terrain quand la campagne électorale sera officiellement lancée. L’équipe du président Andry Rajoelina est, même si elle le fait discrètement, également en action. Elle est en train de déminer le terrain devant celui qui sera certainement candidat. Elle fait tout pour résoudre une fois pour toute le problème des délestages qui a fait considérablement baisser la côte de popularité du chef de l’État. Le thème de la décentralisation que tous les opposants ont mis en avant à plusieurs reprises est maintenant pris en compte par le pouvoir alors qu’il l’a totalement ignoré durant ces quatre dernières années. Le député Siteny Randrianasoloniaiko, qui est lui aussi, candidat potentiel, a beau jeu d’ironiser sur cette préoccupation soudaine de l’Exécutif qui rappelle que le velirano n°12 en avait fait son objectif. La session ordinaire de l’Assemblée nationale s’est terminée sur un goût d’inachevé après l’annulation inexpliquée du face-à-face entre les députés et le gouvernement. Les observateurs ont eu l’impression que tout a été fait pour qu’il en soit ainsi, la valse hésitation des élus de la majorité semblant préparée à l’avance. Dans l’hémicycle, on parle également de la tenue possible d’une session extraordinaire avec la révision du code de la nationalité au programme. La présidente de la chambre basse, Christine Razanamahasoa, a révélé qu’une quinzaine de députés avait déposé une demande dans ce sens. La population observe toutes ces manœuvres politiques avec circonspection. Elle se préoccupe surtout de son bien-être, mais suit quand même attentivement l’évolution de la situation avec attention.
Moins de quinze jours après le coup d’éclat d’Evgueni Prigogine ayant fait vaciller le pouvoir de Vladimir Poutine, l’impression qui prévaut est que ce fut finalement un coup d’épée dans le dos et que le maître du Kremlin sort renforcé de ce pseudo putsch organisé par le patron de Wagner. Ce dernier a totalement disparu de la scène depuis que le président russe a repris la situation en main. L’accord, qui semblait avoir été conclu, prévoyait qu’il ne serait pas condamné et qu’il serait accueilli en Biélorussie sans être inquiété. Apparemment, les membres de sa milice sont susceptibles d’être enrôlés dans l’armée russe. Tout son appareil de communication est maintenant sous le contrôle du pouvoir officiel. Le FSB, le service de renseignements, a la mainmise sur la direction de la milice Wagner. Toutes les affiches la concernant ont été enlevées sur tout le territoire de la Fédération de Russie. Aujourd’hui, le président Vladimir Poutine est solidement ancré au pouvoir. En France, après les nuits d’émeutes qui sont survenues après la mort du jeune Naël à Nanterre, le calme est revenu. Le bilan a été publié : des milliers d’interpellations ont eu lieu. Le sentiment qui ressort chez les Français, en majorité, c’est l’envie du respect de l’ordre républicain. La reprise en main, par les parents de leurs enfants qui ont participé aux actes de vandalisme et aux pillages, est maintenant préconisée. Des sanctions vont être appliquées si cela n’a pas lieu et cela ira jusqu’à la suppression des allocations familiales.
Les principaux leaders du monde politique malgache sont maintenant prêts à relever le défi des élections. Malgré le fait que la CENI n’a pas pu entièrement bouclé le budget des élections, les candidats potentiels sont maintenant dans les starting blocks. Le chef de l’État et son équipe mettent, en tout cas, les bouchées doubles pour pouvoir présenter à la population des réalisations durant la prochaine campagne présidentielle. Les semaines qui vont suivre vont être particulièrement agitées.
Patrice RABE