Personne n’attendait cette explosion de colère qui a vu des dizaines de milliers de Népalais sortir dans les rues et se déchaîner sur tous les symboles du pouvoir. Le mouvement a été déclenché par la suspension des réseaux sociaux, mais ce ne fut que le déclencheur de l’expression du malaise profond qui mine la société népalaise. Comme dans tous les pays du monde, ce sont les jeunes, étudiants et lycéens qui ont décidé d’exprimer ce désespoir ressenti par toute la population. Ils l’ont fait sans retenir leur rage. Les raisons de ce déchaînement de violence sont la corruption et les abus de pouvoir d’une classe dirigeante toute puissante. L’envoi de forces de l’ordre pour réprimer les manifestants n’a pas suffi. Ces derniers, malgré les morts et les blessés dans leurs rangs, ont exécuté les dirigeants. Ils ne se sont pas contentés de la démission du gouvernement, mais ils ont voulu faire disparaître tous les symboles de ce pouvoir. Trois jours après, l’armée a ramené le calme et des tractations sont en cours pour qu’un retour à la normale ait lieu. Les noms de certaines personnalités ont été avancés pour assurer une période de transition. Les Malgaches ont suivi avec attention le déroulement de ces événements qui leur rappellent les soubresauts de leur histoire. Aujourd’hui, ils trouvent une certaine similitude avec la situation actuelle. Même s’ils éprouvent une réelle frustration devant la réalité qu’ils vivent, ils arrivent à supporter leurs épreuves tant bien que mal. Les réseaux sociaux leur permettent de dire aux dirigeants ce qu’ils pensent. Ces derniers en prennent bonne note et essaient de répondre aux interpellations par la prise de décisions qu’ils jugent adéquates. C’est le cas de cette arrivée prochaine dans la capitale des générateurs de la jirama restés à Tomasina depuis 2022 et devant être installés à Ambohimanambola. Ils devraient pallier le déficit d’alimentation du réseau interconnecté d’Antananarivo. Beaucoup d’autres problèmes subsistent dans le pays, mais l’État n’arrive pas à les résoudre.
Sur le plan international, outre les événements survenus au Népal, les sujets les plus brûlants restent la situation au Proche-Orient et le conflit russo- ukrainen. Ces deux dossiers sont traités en permanence par les médias du monde entier. Mais l’actualité politique française fait également l’objet de nombreux commentaires dans la presse européenne
L’armée israélienne est prête à entamer sa grande offensive sur le territoire de Gaza. Les réservistes sont maintenant rassemblés dans leur cantonnement. L’aviation intensifie ses bombardements et détruit tous les immeubles du territoire. Les pays européens, qui ont décidé de reconnaître l’Etat palestinien lors de la session de l’ONU, accentuent leur pression sur Israël. Le Premier ministre espagnol a pris toute une série de mesures contre l’État hébreu.
La Russie tire des salves de plus en plus importantes de missiles et de drones sur l’Ukraine. Donald Trump affirme que « sa patience s’épuise » et menace de sanctions Vladimir Poutine. Le Kremlin ne semble tenir aucun compte de ses avertissements. La Pologne a subi une attaque de drones dont la majorité a été interceptée. Cet incident n’a cependant pas provoqué de réactions importantes de l’OTAN. Les pays de l’alliance considèrent qu’il s’agit d’un test du Kremlin.
La France traverse l’une des plus graves crises politiques de la Vème république. Le renversement du gouvernement de François Bayrou présageait une période d’instabilité. La nomination de Sébastien Lecornu à Matignon a calmé la tempête politique qui s’annonçait, mais elle n’a rien résolu. La grande manifestation intitulée « bloquons tout » a montré que les Français ne se satisfont pas de la situation actuelle. Une partie importante d’entre eux veut la destitution du président Macron. Alors que le Premier ministre entame ses consultations, la rue ne décolère pas. Une autre grande manifestation va avoir lieu le 18 septembre.
L’atmosphère qui règne dans la Grande île reste très lourde, mais la population malgache ne veut pas céder à l’envie d’exprimer sa frustration par la colère. Le pouvoir est conscient de l’existence de cet équilibre fragile qui existe. Il fait tout pour qu’il ne se rompt pas.
Patrice RABE
