C’est une campagne électorale sans passion qui se déroule sous les yeux d’une population plutôt blasée. Il n’y a aucun débat d’idées proposé par les candidats qui se contentent de faire de vagues promesses aux électeurs de leur circonscription. Seuls certains gros bonnets ont recours aux bonnes vieilles méthodes de propagande qui ont fait leurs preuves dans le passé. Les rassemblements populaires avec des discours enflammés font encore recette, mais ils ne garantissent pas une véritable adhésion des gens présents. L’indiscipline et le non respect des règles sont les caractéristiques de cette campagne qui se déroule dans une joyeuse pagaille. La CENI qui veut y mettre bon ordre a été obligée de rappeler à la raison tous les contrevenants. Après les avertissements viendront les sanctions qui sont prévues par les textes. La dernière semaine ne devrait pas voir de changements dans la manière de communiquer des prétendants à la députation. Le choix des électeurs est subjectif et est guidé par le paraître de ces candidats et la façon dont ceux-ci arrivent à imposer leur image. La vie nationale continue cependant. Les affaires de l’Etat sont traitées normalement. La Loi de finances rectificative a été examinée en conseil des ministres et la presse a pu en avoir un large aperçu. Elle fait la part belle aux investissements destinés aux infrastructures, mais elle se caractérise aussi par une diminution du train de vie de l’Etat avec une réduction drastique de dépenses de fonctionnement. Le lancement officiel de la lutte contre les vols de bovidés a été fait à Tsironoamandidy par le chef de l’Etat avec la présentation de ces fameuses puces électroniques qui vont remplacer les carnets utilisés jusqu’à présent.
Sur le plan international, c’est la situation dans le Golfe Persique qui préoccupe les chancelleries. La tension est toujours aussi vive depuis l’envoi d’un porte avion par les Etats- Unis. L’Iran crie à la provocation et parle d’une escalade qui ne l’impressionne pas du tout. Elle se dit décidée à ne pas céder à la pression exercée pat Donald Trump. L’attaque de quatre navires commerciaux dans le détroit d’Ormuz est venue matérialiser cette menace qui planait depuis plusieurs jours. Les Emirats Arabes Unis et l’Arabie Saoudite , sans citer l’Iran, ont dénoncé un acte odieux de sabotage. La Syrie a appelé à la retenue.
La France a connu cette semaine une période de recueillement. Elle a rendu hommage à deux de ses soldats morts lors de l’opération menée pour délivrer des otages au Burkina Faso. La cérémonie des Invalides fut poignante. Une fois de plus, les Français se sont retrouvés dans une même émotion, en célébrant le courage et le sacrifice de leurs héros. La campagne électorale pour les élections européennes a ensuite très vite repris ses droits. Elle est rythmée par ce « mano a mano » de la République en marche et du Rassemblement National dans les sondages. Le président Macron a décidé de s’impliquer directement, en faisant éditer une soixantaine de milliers d’affiches à son effigie.
En Afrique, la contestation populaire est loin de s’apaiser en Algérie. Les manifestants n’entendent pas céder et demandent toujours la démission du régime de transition malgré la purge des proches de Bouteflika.
La campagne électorale des législatives continue « cahin caha ». L’intérêt de la population pour les thèmes développés par les candidats est peu évident. La dernière ligne droite nous permettra de voir si la donne va changer, mais on ne devrait pas avoir beaucoup de surprise lors de cette dernière semaine.
Patrice RABE