C’est une nouvelle tempête que le régime Rajoelina a affrontée cette semaine. Alors que l’interview télévisée du chef de l’État, en direct d’Iavoloha, continue de susciter les commentaires ironiques de certains observateurs et d’une partie de l’opinion, les incidents survenus lors du baccalauréat ont jeté l’opprobre sur les responsables du rectorat chargé de l’organisation de cet examen. La mise en ligne de sujets sur les réseaux sociaux a suscité un véritable tollé et a provoqué une immense confusion dans les centres d’examen. La décision de suspendre le déroulement des épreuves a d’abord été décidée, puis l’envoi de sujets de remplacement a provoqué une valse-hésitation des chefs de salle. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que les élèves de certains établissements ont commencé à plancher. Les problèmes de délestage étant, certains candidats ont travaillé à la lueur de bougies fournies par les surveillants eux-mêmes. Les photos de ces malheureux penchés sur leur feuille d’examen dans la pénombre circulant sur facebook ont provoqué l’indignation du public. Cela a poussé le chef de l’État à intervenir pour calmer cette avalanche de reproches faites aux dirigeants. Il a condamné l’attitude de ceux qui sont à l’origine de ces fuites de sujets, a promis des sanctions sévères à leur encontre et a manifesté toute sa compassion aux élèves et aux parents victimes de ce scandale. Une épreuve de rattrapage organisée hier a clos cet épisode malheureux survenu auparavant. Néanmoins, on sait que ces incidents laisseront des traces. Ces problèmes ont remis de nouveau en perspective les désagréments causés par la Jirama. Le ministre de l’Energie et de l’Eau a affirmé qu’il tiendrait certainement le délai de trois semaines de fin de délestage imposé par le président de la République. Lors de son entrevue avec la presse, il a annoncé que deux candidats étrangers au poste de DG avaient été sélectionnés et qu’il attendait beaucoup de l’action menée par celui qui serait retenu. Les difficultés des Malgaches dans leur vie quotidienne sont toujours les mêmes, mais la force de l’habitude les pousse à une certaine résignation.
C’est encore et toujours la situation en Europe qui retient l’attention des médias internationaux. La contre-offensive ukrainienne annoncée depuis longtemps se fait toujours attendre. C’est en Crimée qu’elle peut se déclencher, mais les observateurs constatent que l’armée russe s’est considérablement renforcée sur ce front. Les soldats ukrainiens ont une certaine peine à contenir les assauts de leurs adversaires sur leur ligne de défense près de Bakhmout. Malgré la livraison de missiles français Scalp, ils n’arrivent pas à toucher des cibles significatives chez leurs adversaires. L’attaque du pont de Crimée, qui n’a pas été revendiquée, n’a pas causé de grands dégâts. Le trafic a pu se rétablir assez vite. Vladimir Poutine a pointé du doigt les Ukrainiens qu’il accuse de terroristes. C’est certainement en représailles qu’il a décidé de suspendre l’autorisation de livraison du blé ukrainien dont les chargements partent du port d’Odessa.
En Israël, le projet de loi de refonte du système judiciaire, que le gouvernement de Benyamin Netanyahu voudrait voir adopter, suscite un véritable tollé au sein de l’opinion publique. De nombreuses manifestations ont eu lieu et continuent d’être organisées par ceux qui disent que cette loi est privative de liberté. 160 réservistes supérieurs de l’armée de l’air ont publié une lettre dans laquelle ils ont indiqué suspendre leur devoir de réserve volontaire à cause de la décision du gouvernement d’aller de l’avant.
L’atmosphère sociopolitique est de plus en plus tendue à Madagascar au fur et à mesure que s’approche l’échéance des élections. Les controverses qui surgissent régulièrement, entre le pouvoir et l’opposition, entretiennent un véritable malaise au sein d’une opinion qui, malgré son désir de ne pas y prendre part, se sent de plus en plus concernée par les révélations qui sont faites.
Patrice RABE