Le mois de janvier est, sans conteste, celui des multiples difficultés. Ces premiers jours de 2022 le montrent à l’envi. Les Malgaches ressentent durement les effets d’une crise qui dure depuis le début de la pandémie de Covid-19. Tous les malheurs se sont conjugués pour aboutir à ce mal-vivre qui ronge la population. Le pouvoir multiplie les efforts pour redresser une situation qui lui échappe parfois. Les déboires de la Jirama, la hausse du coût de la vie ou la dégradation de l’environnement rendent les habitants de la Grande île bien amers, mais ces derniers restent stoïques dans les épreuves qu’ils traversent. Le pouvoir ne baisse pas les bras et semble décidé à trouver des solutions. Le président de la République, lors de la cérémonie des vœux de la presse, a pu s’expliquer sur les problèmes rencontrés en ce moment. Lors d’une séance de questions posées par les journalistes, il a brossé un tableau réaliste de la situation actuelle. Il a parlé avec franchise de tous les événements qui se sont succédé. La question de la Jirama a été évoquée sans détour et il a apporté des précisions sur les défaillances du système. Il a parlé de l’éventualité d’un incendie criminel à Andekaleka. Mais cet incident grave ne remet pas en cause la volonté des responsables d’aller de l’avant. La remise en état des conduites d’eau dont la vétusté est à l’origine de la défaillance du réseau d’approvisionnement est en cours, mais l’opération durera au moins 5 ans. L’épidémie de Covid-19 engendre un rebond des contaminations, mais une tendance à la baisse serait constatée. Les autorités sanitaires ont décidé d’attendre jusqu’au 10 janvier pour voir si le recul de l’épidémie est effectif et pour prendre les mesures adéquates. Il a aussi parlé du début de la construction du pipeline qui doit alimenter en eau le Sud de Madagascar. Il est également revenu sur l’installation du téléphérique, un mode de transport nécessaire, selon lui, pour désengorger la circulation dans la capitale. Il affirme n’être préoccupé, pour l’instant, que par la résolution des problèmes des Malgaches et n’a aucunement les yeux fixés sur l’échéance de 2023.
L’épidémie de Covid-19 est toujours le sujet de préoccupation de tous les dirigeants de la planète. La recrudescence des cas de contamination est une réalité, mais la situation ne leur semble pas aussi grave que lors des vagues précédentes. Si on prend le cas de la France, le nombre de cas positifs augmente de jour en jour. Il atteignait hier le chiffre faramineux de 400 000. Mais la majorité des personnes contaminées ne développe pas de forme grave. Les soins administrés suffisent pour guérir les malades. C’est le variant Omicron qui est incriminé par les infectiologues. Il est très contagieux, mais ses effets sont moindres que ceux du variant Delta. La question qui fait polémique en ce moment, c’est l’instauration du pass vaccinal. La question a été débattue à l’Assemblée nationale française. La loi a été votée et elle va être examinée au Sénat au début de la semaine prochaine.
La précampagne présidentielle française bat son plein. Les candidats déjà déclarés comme Eric Zemmour, Marine Le Pen ou Valérie Pécresse pressent le président Emmanuel Macron à se déclarer, mais ce dernier n’entend pas se laisser dicter un calendrier dont il est le maître.
Le président Andry Rajoelina s’est livré à cœur ouvert lors de la cérémonie de présentation de vœux de la presse. Il est décidé à renouveler ce genre d’exercice lors d’autres rencontres avec les journalistes. La séance de questions-réponses fut plaisante et a permis de connaître en quelque sorte la feuille de route du Chef de l’État. Si ce dernier joue le jeu, cela permettra un dialogue constructif avec le monde de la presse.
Patrice RABE