Était-ce une coïncidence ou un acte préparé pour défier le chef de l’État ? De nombreux observateurs penchent pour la deuxième hypothèse. L’inauguration par le président Andry Rajoelina de la Base Opérationnelle Avancée d’Iakora sonnait comme un véritable défi aux dahalo de la région et l’attaque massive de ces derniers a pris par surprise les militaires et les habitants de cette localité. C’est un plan de bataille très élaboré que ses concepteurs ont bâti pour mener leur razzia. Les hommes qui y ont participé étaient bien entraînés et lourdement armés. Le bilan est sanglant : 2 militaires et 17 civils tués, 300 zébus ont été emportés. L’arrivée tardive des renforts n’a pas permis de redresser la situation. Les commentateurs ont souligné que c’était un camouflet infligé aux forces de l’ordre. Le ministre de la Défense et le secrétaire de la gendarmerie ont affirmé que l’armée poursuivra sans relâche les auteurs de cette attaque. Certains analystes y voient une tentative de déstabilisation de l’action d’Andry Rajoelina qui a fait de la lutte contre l’insécurité dans les zones rurales une priorité. Les problèmes auxquels son pouvoir doit faire face s’accumulent et sont épineux. L’épidémie de Covid-19 est le premier d’entre eux et la bataille menée pour enrayer la progression de la maladie est encore loin d’être gagnée. La campagne de vaccination organisée suit son cours normal, mais il y a beaucoup d’efforts à faire pour arriver à prémunir la population. Les bilans présentés pour faire état de la situation sanitaire montrent que l’on est loin d’être tiré d’affaires et que le pays devra vivre encore longtemps sous l’état d’urgence sanitaire. L’autre catastrophe que le pays est en train de subir est celle du kere et de ses 1 400 000 victimes. Malgré les alertes lancées par les organisations internationales, le problème a été mis de côté et, maintenant, il se révèle dans toute son ampleur. La réunion de crise organisée par le premier ministre au palais de Mahazoarivo a permis de rameuter tous les bailleurs de fonds pour que soit organisée une véritable opération de survie. Les difficultés s’amoncellent dans tous les domaines. La population dans son ensemble est lourdement impactée par l’atmosphère délétère qui est en train de s’installer.
Ce fut l’une des plus grandes tragédies de la fin du XXème siècle. Le génocide qui a eu lieu en 1994 au Rwanda et qui a vu le massacre de centaines de milliers de Tutsis par les Hutus a marqué le monde entier. La France qui était présente sur place n’a pas pu empêcher le drame et les Rwandais l’ont accusée d’en être un des acteurs. Le président Paul Kagame, arrivé au pouvoir en l’an 2000, a demandé aux dirigeants français qui se sont succédé de reconnaître la responsabilité de la France. Le Rwanda a fini par rompre ses relations diplomatiques avec cette dernière. Le contact a été rétabli après l’élection d’Emmanuel Macron. À la présidence de la République, des gestes ont été faits par la partie française. Un rapport établi par une commission d’historiens présidée par Vincent Duclert et remis au président Macron a fait la lumière sur cette tragédie. Le chef de l’État français a continué à se rapprocher de Paul Kagame et c’est sa visite officielle au Rwanda qui devrait effacer tous les différends entre les deux nations. Le discours prononcé par le président français était très attendu. Il a affirmé qu’il venait reconnaître les responsabilités de son pays dans le génocide des Tutsis. « La France a un rôle, une histoire et une responsabilité au Rwanda. Elle a été aux côtés d’un régime génocidaire, mais elle n’a pas été complice », a-t-il déclaré.
La semaine fut riche en événements tant sur le plan national qu’international. Tous méritaient d’être soulignés, mais nous ne nous sommes attardés que sur certains d’entre eux. Madagascar continue à se débattre avec ses nombreux problèmes. Elle continue de partager avec le monde entier sa lutte contre la Covid-19. Les points chauds sont nombreux sur le plan international. Mais c’est par un sourire que nous allons terminer cette chronique : celui des mamans en l’honneur desquelles nous allons faire la fête après-demain.
Patrice RABE