C’est une semaine tout aussi mouvementée que la précédente qui vient de s’écouler. L’opinion est plutôt perplexe devant les multiples rebondissements ayant eu lieu, ces derniers jours. La liste des candidats à la présidentielle ayant été établie par la HCC a été accueillie sans susciter de réactions passionnées. Le tirage au sort de leur numéro au siège de la CENI lundi s’est déroulé dans le calme. Mais dès mardi, dix des candidats ont remis les pieds dans le plat, en signant un communiqué refusant la participation d’Andry Rajoelina au scrutin du 9 novembre, mettant en doute la manière dont la HCC a traité le cas de ce dernier. Ils ont également pointé du doigt la mise en place d’un gouvernement collégial après le désistement du président du Sénat, devant selon la constitution exercer les fonctions de chef d’État après la démission de ce dernier. Les acteurs de la vie politique l’ont qualifié de coup d’État institutionnel et ont affirmé qu’ils n’avaient plus confiance en cette institution. Le malaise qui s’est installé s’est ressenti au sein de l’opinion comme l’ont montré les multiples commentaires sur les réseaux sociaux. Les candidats ont continué à appeler un dialogue pour sortir de l’impasse actuelle. Leur collectif a approché le FFKM qui avait, à plusieurs reprises, prôné l’apaisement. Le président du Sénat qui était resté muet auparavant est sorti de son silence pour justifier son attitude. Le conseil œcuménique des églises et une trentaine d’associations de la société civile ont, eux aussi, exprimé leur point de vue sur la situation actuelle. Le Premier ministre est, lui aussi, intervenu pour souligner que « les élections sont la voie unique pour devenir président en 2024 ». Le président de la HCC a décidé de répondre aux diverses interpellations de la classe politique et a réfuté toutes les mises en cause de son institution. Voilà où on en est actuellement et tout le monde attend sans vraiment savoir quelle sera la suite des événements.
Sur le plan international, c’est la visite officielle du président nord-coréen Kim Jong-un en Russie qui a marqué les esprits. L’image marquante du premier jour a été l’arrivée de son train blindé dans la gare de Khassan. Il a été accueilli par des officiels russes, mais il a rencontré le maître du Kremlin un peu plus tard et ce, de façon plus chaleureuse. Les deux leaders ont montré au monde entier le lien étroit qui les unit. L’analyse qui en a été faite par tous les observateurs est qu’un véritable changement a eu lieu sur le plan géopolitique. Les discours de chacun des deux chefs d’État ont montré qu’une véritable alliance avait été contractée entre eux. La Russie, embourbée dans sa guerre avec l’Ukraine, a besoin de matériels militaires pour tenir en respect l’armée ukrainienne et demande à la Corée du Nord de lui fournir des obus, qu’elle possède en grande quantité. Kim Jong-un désire moderniser son système de lancement de missiles et est intéressé par la technologie spatiale de son futur partenaire. C’est ce qu’il a dit lors de sa visite du cosmodrome de Baïkonour avec son homologue russe. Il est également intéressé par la livraison de denrées alimentaires qui pourraient lui être fournies. Ce rapprochement entre les deux leaders a semé un certain trouble dans le camp occidental, mais les observateurs ont tenu à en minimiser la portée.
La situation qui règne actuellement dans le pays est extrêmement confuse et aucun analyste ne se hasarde à dire comment elle évoluera dans les prochains jours. La tension est palpable, mais personne ne veut de troubles actuellement. L’appel à l’apaisement est nécessaire et l’établissement d’un véritable dialogue permettra d’aplanir les dissensions actuelles et ce, pour le bien de tous les Malgaches.
Patrice RABE
Parmi les enseignements à tirer de ces soubresauts politiques et perturbations cadencées aux fins personnelles et intéressées, on pourra noter entre autres :
1/ l’exclusion définitive et sans appel d’ ancien président . Sans considération des raisons de fin de mandat.
2/ les candidats qui se sont présentés à trois reprises aux échéances précédentes sont inéligibles.
3/ un âge limite de 65 ans, à la date de dépôt de candidature.
4/ Quelques éléments des collaborateurs du candidat seraient présentés publiquement lors de la validation de candidature. Au nombre de cinq, ils ne doivent pas être membres des chambres parlementaires – ni avoir de casseroles et contentieux à caractère pénal auprès des instances judiciaires – posséder la citoyenneté Malagasy telle approuvée par le TP1 .
5/ Engagement manuscrit sur l’honneur du respect sans conditions des décisions édictées par les instances compétentes en matière électorale … etc.
Déclaration à établir par le candidat et ses collaborateurs listés… etc.
Des points complémentaires à étoffer et qui permettent de faire un grand pas en avant dans la réalisation des élections présidentielles à venir et sortir de la mentalité baba-cool .