La polémique politique a retrouvé sa place dans l’actualité hebdomadaire. Bien qu’elle ne dame pas le pion aux nouvelles sociales qui sont de plus en plus préoccupantes. Elle fait la une de nombreux médias friands de ces échanges acerbes. Les attaques répétées du député Siteny contre le pouvoir lors de sa tournée dans les régions ont froissé le chef de l’Etat qui a réagi verbalement lors de son déplacement à Andoharanofotsy. Il a utilisé un ton belliqueux et défié cet adversaire qu’il n’a pas nommé, mais dont tout le monde connaît les performances sportives. Ces propos ont suscité des réactions assez vives de certains commentateurs, trouvant son attitude peu digne d’un président de la République censé être le « raiamandreny » de tous les Malgaches. Cela leur a fait dire qu’il était déjà entré en campagne électorale. Cette brusque tension sur la scène politique amène certains acteurs de la vie nationale à appeler à l’apaisement. Le FFKM qui essaie de rétablir ce dialogue nécessaire prépare activement cette concertation nationale à laquelle elle convie toutes les forces vives de la nation. Les foyers de tension qui se multiplient en ce moment inquiètent tous les observateurs. Les grèves et la recrudescence de l’insécurité provoquent ce sentiment de malaise qui est en train de s’étendre en ce moment. C’est la gestion de ce quotidien ordinaire que les citoyens attendent en ce moment et non pas des propos maladroits provoquant le ressentiment. Le début de la réfection des routes est à saluer, mais dans le même temps, la hausse du prix du riz et la révision possible des prix du carburant vont ajouter encore plus de confusion à la situation actuelle.
C’est par un vote au parlement que la première ministre Elisabeth Borne a conclu un bras de fer avec les opposants à la réforme de la retraite. Avec l’utilisation du 49, 3, il ne s’agit pas d’une victoire car les syndicats et une partie importante des élus n’entendent pas abdiquer. Les députés de la NUPES qui rassemblent la gauche radicale, ceux du RN de Marine Le Pen et d’une frange de « Les Républicains » comptent bien continuer leur harcèlement à l’assemblée dans les prochains jours. Les syndicats dénoncent un coup de force du président de la République. Ils ont décidé de mobiliser leur troupe et de reprendre les mouvements de grève. Le pouvoir semble cependant décider à durcir le ton. Les réquisitions ont été lancées pour que le ramassage des ordures, paralysé par la grève des éboueurs, reprenne. Nul ne sait quelle tournure prendront les événements dans les jours à venir, mais la tension était vive ces deux derniers jours.
La situation sur le front russo-ukrainien semble stagner. La question que les observateurs se posent en ce moment est laquelle des deux protagonistes va déclencher une offensive. Certains prédisent qu’elle aura lieu au printemps et qu’elle sera déclenchée par les Ukrainiens en train de recevoir leurs premiers chars lourds et les MIG 29 livrés par les polonais, ce en attendant les F16 américains. Les Russes, quant à eux, se renforcent petit à petit avec un approvisionnement en drones iraniens et en obus nord coréens. L’arrivée des soldats fraîchement mobilisés va leur permettre certainement d’organiser leur vague d’attaques sur les villes frontalières.
La situation s’est brutalement tendue cette semaine sur la scène politique avec les propos du chef de l’État décidé à passer à l’offensive. La campagne électorale est lancée, mais la majorité de l’opinion est plutôt dubitative et exprime son incompréhension devant l’attitude belliqueuse du président de la République alors que les efforts d’apaisement sont menés actuellement. L’heure n’est plus en ce moment à la polémique.
Patrice RABE