Selon les recherches menées jusque là, les ethnies Merina, Betsileo, Antesaka et Tandroy sont les plus touchées par la migration interne à Madagascar.
Les flux migratoires ont connu une hausse importante ces dernières années. Un fait qui n’est plus à prouver et qui provient particulièrement du Sud vers les centres urbains du pays. « Un phénomène qui touche également les zones rurales de l’Ouest et du Nord-Ouest de la Grande-Île », a-t-on fait savoir lors du lancement officiel de l’Observatoire des migrations internes de Madagascar. Une initiative signée par l’Organisation Internationale pour la Migration et les programmes des Nations-Unies pour le développement en partenariat avec le Centre National de Recherche pour l’Environnement ou CNRE. Il a été démontré que les dynamiques de la migration interne ont connu des changements significatifs au fil des années à Madagascar. Lesdits changements ont fragilisé le socle de la cohésion sociale en se constituant comme une menace à la paix, voire des foyers de tensions et de conflits sociaux. Les cas des migrations non maîtrisées dans les régions Androy et Menabe ont été citées durant la cérémonie de lancement officiel de l’Observatoire de la Migration Interne de Madagascar. Outre les troubles sociaux, les migrations non maîtrisées entraînent également des conséquences néfastes sur la conservation de l’environnement. Ne disposant pas de terres ni de ressources pour vivre, les migrants se tournent vers les ressources forestières pour les exploiter et y vivre. Des milliers d’hectares de forêts sont partis en fumée dans beaucoup de régions du pays à cause de telles pratiques. Le cas de Menabe Antimena ou d’Ankarafantsika où des migrants ont défriché les forêts pour en faire des champs de culture de maïs en est un parfait exemple.
Défis. Opérationnel depuis hier, l’observatoire de la migration interne de Madagascar entend être une plateforme de référence pour étudier, produire et affiner à travers le temps les connaissances sur un certain nombre de paramètres et enjeux sociaux, politiques, économiques et environnementaux rencontrés à Madagascar en lien avec les phénomènes de migrations internes. Ainsi, l’observatoire se veut être une plateforme d’échange, pour la diffusion et discussion des connaissances sur ces phénomènes et leurs dynamiques au sein de la communauté scientifique aussi bien nationale qu’internationale, auprès des décideurs et des autres parties prenantes dans la planification de leur réponses et dans l’élaboration de stratégies qui visent à une meilleure gestion des migrations internes. Il conviendrait de noter que l’opérationnalisation de l’observatoire de la migration interne à Madagascar rentre dans le cadre de la mise en œuvre conjoint du projet « répondre aux menaces à la paix et à la cohésion sociale liées aux migrations non-maitrisées par l’appui à l’autonomisation et à la promotion des femmes à Madagascar (REAP) ».
José Belalahy