Mihaja Harifetra Rabenoro est une jeune femme de 27 ans qui a déjà accompli tellement de choses dans sa vie : mère de famille, présentatrice TV chez MaTV dès l’âge de 18 ans et surtout psychologue membre de l’Ordre national des psychologues.
Souriante et ravissante, elle tient cela certainement de son métier de présentatrice. « J’aime bien ce métier, puisque cela m’oblige à sourire et à rester courtoise. Puis sur le plateau, on doit être bien vêtu même si, depuis toujours, je prends soin de mon apparence », nous explique-t-elle. Perspicace et cultivée, elle l’est également. « Vous savez, j’ai toujours baigné dans le monde des livres depuis ma tendre enfance. C’est mon père qui m’a transmis cette boulimie livresque » a-t-elle confié sur un ton nostalgique. Ce qui est compréhensible, puisque la jeune femme a perdu son père l’année dernière et semblait être très fusionnelle avec ce dernier d’après la manière dont elle nous parle de lui. « Quand il fallait obtenir un conseil professionnel, parler culture ou discuter de livres, je m’adressais à mon père. D’ailleurs, il est le premier à m’avoir soutenue lorsque j’ai décidé de faire des études de psychologie. Je me rappellerai toujours de sa phrase qui disait : les étoiles ne tomberont pas du ciel, tu dois laisser ton esprit monter à elles ». Grâce aux enseignements et conseils de son père, elle a toujours nourri de grandes ambitions et n’a cessé de tout mettre en œuvre pour concrétiser ses rêves, même les plus utopiques.
Psychologue. Elle a d’abord fait des études en communication à l’Université Aceem avant d’abandonner le parcours pour se tourner vers la psychologie à l’Université Catholique de Madagascar en 2012, où elle en est ressortie avec un diplôme de master 2 en 2018. « Quand j’étais enfant, je voulais déjà devenir médecin en vue d’aider mon prochain. Puis, à travers des écrivains comme Gary Chapman ou Paulo Coelho, je me suis découvert une vocation : la psychologie ». Par contre, si elle s’est retrouvée sur le plateau de l’émission matinale Miranandro en 2011, elle a raconté qu’elle a juste répondu à une offre parue dans le journal sans la prendre au sérieux. Mais elle a été acceptée et,depuis, elle y est toujours. Toutefois, désireuse de faire quelque chose d’inhabituel ; psychologue, un métier très peu pratiqué à Madagascar, elle n’a pas hésité une seule seconde à se lancer sur cette voie, et ce malgré les idées préconçues par rapport à ce métier très peu connu dans le pays.
Posée, déterminée et mode de vie bien carré. « Certes, c’était difficile de travailler, être enceinte et préparer mon mémoire en même temps. Mais j’ai mes petites pratiques qui me permettent de tenir le coup, chaque fois. Je m’accorde par exemple un peu de temps pour me ressourcer et je fais cela quotidiennement. Je flâne dans un coin tranquille ou je lis un livre pendant trente minutes par jour », voilà comment Mihaja fait pour rester zen à tout moment. Et en ce qui concerne ses ambitions et ses rêves, « je fais tout pour les rendre réels » a-t-elle confié. Elle a même cité un de ses auteurs préférés (Paulo Coelho) pour appuyer cette envie d’aller de l’avant : «Quand tu veux quelque chose, tout l’univers aspire à ce que tu le réalises ». A son avis, les Malgaches ont tendance à rester dans le passé au lieu de regarder vers l’avant. « Cela se vérifie même dans nos automatismes lorsqu’on emploie l’expression Any aoriana any pour parler du futur qui ne se trouve pourtant pas dans le passé ». Avec ses principes bien ancrés dans sa tête, Mihaja Rabenoro n’étonne pas dans l’accomplissement de son parcours professionnel. Elle qui loue la volonté des jeunes femmes d’aujourd’hui d’avancer, surtout sur le plan professionnel. Effectivement, les jeunes femmes modernes s’activent énormément. Elles sont nombreuses à cumuler différentes activités professionnelles pour subvenir aux besoins de leurs familles.
Culture et goût musical. Face à cette jeune femme pleine de vie, nous n’avons pas pu résister à l’envie de lui demander la musique qu’elle écoute. « Je suis plus branchée rock. J’aime bien le chanteur Damien Saez, le groupe Coldplay ou encore les groupes de pop punk des années 90 et 2000 comme Blink-182, Greenday, etc. Cependant, j’écoute aussi, de temps en temps, des chanteurs malgaches ». Et même si elle n’a que 27 ans, elle dit ne pas connaître beaucoup de chanteurs actuels, contrairement aux jeunes de son âge.
Notre petite entrevue avec cette jeune psychologue s’est ensuite terminée avec des discussions sur l’homosexualité, le métier de psychologue à Madagascar ainsi que le mécanisme de la violence basée sur le genre, objet de son mémoire de fin d’études.
Anja RANDRIAMAHEFA