40.000 personnes sont placées, chaque année, en détention à Madagascar. En 2015, d’après une étude réalisée en 2015, 66% (70% en 2012), affichent des signes de détresse psychologique due aux conditions de détention et à la vie carcérale.
La santé mentale des personnes détenues est particulièrement mise à rude épreuve durant la période de détention. Dans le cadre de la journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque année le 10 octobre et qui s’étale sur une semaine pour Madagascar, Handicap International aborde le sujet à travers le thème « Détention et santé mentale ». L’organisation met en œuvre depuis 2009 un projet de soutien à l’administration pénitentiaire dans sa mission d’humanisation de la détention, qui consiste à mettre en place des services de santé mentale et de soutien psychosocial dans les établissements de détention. Ce projet dénommé « Quartiers d’avenir : De la détention à la réinsertion », présenté, hier, au Motel Anosy, propose un modèle d’intervention psychosociale suivant une approche centrée sur les droits et les besoins de la personne détenue, ainsi qu’une intervention à travers des partenaires locaux. Il s’agit ainsi d’une approche pyramidale d’accès aux services de santé mentale en milieu carcéral, incluant des services spécifiques sur la prise en charge de la détresse psychologique des personnes détenues ; puis des services non spécifiques qui consistent davantage à prévenir la détresse psychologique et à agir sur les conditions carcérales et enfin les services de base et de sécurité pour répondre aux besoins vitaux des détenus. Ce projet est mis en œuvre dans trois établissements de détention où intervient Handicap International, à savoir Toamasina, Vatomandry et Toliara, ainsi qu’au quartier des mineurs à Antanimora. Quelque 7000 personnes incarcérées et leurs familles bénéficieront des retombées de ce projet.
Expo photo. Les mauvaises conditions de détention, principale origine de la détresse psychologique des personnes détenues, sont évidemment, connues de l’administration pénitentiaire. Le représentant du ministère de la Justice, venu honorer la cérémonie de célébration de la journée de la santé mentale, hier, au Motel Anosy, explique cette situation par la surpopulation carcérale et le manque de moyens.
Durant la semaine de la santé mentale, plusieurs activités permettront de porter à la connaissance du public les véritables questions qui se posent en matière de détention et de santé mentale. Une exposition photo mettant en exergue les réalités carcérales dans la prison de Mahajanga, sous l’objectif du photographe Robin Hammond, se tiendra au Tahala Rarihasina du 10 au 15 octobre et dans quatre autre lieux à Antananarivo. Le 11 octobre à l’ISTS (Institut Supérieur de Travail Social) à Mandrimena ; le 12 octobre à l’IEP (Institut d’Etudes Politiques) à Ampandrana ; le 14 octobre sur l’Esplanade de l’Université d’Antananarivo à Ankatso et le 15 octobre à l’hôpital HJRA. Le 17 octobre, une conférence-débat ouverte au public abordera le sujet de la détention et de la santé mentale. A la salle de conférence du ministère de l’Economie et du Plan à Anosy.
Hanitra R.
