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dimanche, décembre 22, 2024
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Mina Ilarion – poète et membre de Faribolana Sandratra

« Aujourd’hui … c’est plus direct, accessible à la compréhension dès la lecture »

Le cercle des poètes « Sandratra » célèbre cette année ses 35 années d’existence, le temps pour un des membres les plus actifs de cette association, Mina Ilarion, de revenir sur l’universalité de cet art et ses perspectives. 

Midi Madagasikara : La littérature malgache peut-elle se prétendre de l’universel ? 

Mina Ilarion : Que ce soit dans la poésie ou d’autres disciplines, les œuvres malgaches n’ont pas à rougir de ce qui se fait à l’étranger. Les œuvres de Jean Joseph Rabearivelo, célèbre poète malgache, sont connues depuis de nombreuses années par les amateurs d’art du monde entier. Ses ouvrages ont été traduits en de nombreuses langues et les grands écrivains étrangers lui ont donné ses lettres de noblesse. 

MM : Par art « universel », on a tendance à penser à des critères et des postures occidentales, est-ce juste ? 

MI : Effectivement, « universel » renvoie à l’étranger, d’où la tendance à copier ce qui se fait ailleurs. Jusqu’ici, les petits pays comme nous, n’avons pas encore une assise dans cette acception. Ce sont souvent les pays occidentaux qui sont copiés, surtout dans la littérature. Par ailleurs, ce n’est pas Madagascar qui est l’unique détenteur de la poésie, cet art a été porté par le contexte qui prévalait chez nous. Ce qui n’empêche pas les poètes malgaches de forger leur notoriété jusqu’à l’étranger. Comme je l’ai dit précédemment, c’est le cas de Jean Joseph Rabearivelo. 

MM : Quelle est la différence entre les auteurs d’antan et ceux d’aujourd’hui ? Comme quoi, l’« universel d’hier” ne serait pas celui de demain… 

MI : Chacun son époque, chacun son vécu pour chaque auteur littéraire. Même pour ceux ou celles qui ne sont plus parmi nous. Ils mettaient pleinement en avant le fait de lire beaucoup de livres et de créer des relations avec des auteurs d’autres pays ou d’ici. L’approche artistique ancienne privilégiait plutôt un style plus rêveur, en ode. Aujourd’hui, ce n’est plus cela qui prévaut, c’est plus direct, accessible à la compréhension dès la lecture.

MM : Quel est le rôle des nouvelles technologies dans la littérature malgache ? Par exemple, comment cela pourrait-il influencer les auteurs dans le domaine de la création ?

MI : Il existe de nombreuses façons pour lesquelles les nouvelles technologies contribuent positivement à la littérature malgache. Les gens n’ont plus besoin de se rendre dans une bibliothèque pour obtenir et lire des livres. Il est également possible de partager instantanément ses créations littéraires avec un large public en utilisant la technologie. Ce n’est pas seulement Facebook, mais toutes sortes de technologies modernes peuvent être utilisées pour promouvoir l’écriture.  

Recueillis par Maminirina Rado 

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