
La ministre de la Communication et de la Culture, Lalatiana Andriatongarivo, avait déjà laissé entendre il y a quelques mois que Madagascar allait entrer dans une démarche de rapatriement du crâne du Roi Sakalava Toera. C’est ainsi que dernièrement lors du séjour de la ministre à Paris, la réunion technique allant dans ce sens a pu se tenir au Musée de l’Homme – Museum National d’Histoires Naturelles.
La délégation malgache emmenée par la ministre de la Communication a donc été reçue par le directeur du Musée de l’Homme cette semaine. Cette réunion technique a permis de détailler toutes les marches à suivre pour un rapatriement du crâne du Roi Toera. Selon les explications du ministère, la première étape a été franchie, celle consistant à prélever l’ADN du Roi à Madagascar mais aussi l’ADN provenant du crâne conservé dans le Musée de l’Homme. Maintenant, il faudrait comparer les prélèvements afin de déterminer s’il y a une correspondance entre les deux ADN. Si au bout de ce long processus, il s’avère qu’il s’agit réellement du crâne du Roi Toera, le rapatriement au pays de cette relique devrait pouvoir se faire, même si certaines procédures sont exigées selon la loi française.
Selon l’histoire, le Roi Toera était encore trop jeune lorsque son père Taragny Vignany mourut en 1858. La régence fut donc assurée par la princesse Narova, sœur de ce dernier. Mais cette princesse sera déposée par le peuple en 1860 pour avoir passé des accords désobligeants avec la France. Pour Ampanjaka Toera, il a élu résidence à Ambiky jusqu’au 30 août 1897, jour où il fut décapité par les français conduits par le commandant Gérard. Une nuit atroce car l’histoire raconte que plusieurs milliers de Sakalava ont péri avec le roi. Depuis ce jour, personne n’a jamais retrouvé la tête du Roi Toera. Le crâne conservé au Musée de l’Homme pourrait donc être celui du roi Sakalava et la relique devrait pouvoir retourner au pays. Et le président de la République malgache tient plus que tout au rapatriement de ce crâne qui représente énormément pour les Sakalava et l’ensemble de la population malgache. Néanmoins, il faut suivre scrupuleusement de nombreuses procédures pour réussir ce projet et surtout s’assurer qu’il s’agit réellement du crâne du roi Toera.
Anja R.