Plus d’une trentaine de fournisseurs impayés du ministère de la Pêche se sont manifestés devant la presse jusqu’ici. D’après nos sources, il existe encore d’autres victimes qui ne se sont pas montrés. Après plus d’un an de retard de paiement, ces opérateurs sont inquiets, surtout maintenant que la Transition semble enfin se terminer.
Pour les nombreuses victimes, un contrat de fourniture de matériaux de construction peut aller jusqu’à 300 millions d’Ariary. Pourtant, aucun d’eux n’a été payé jusqu’ici. « Nous sommes au bord de la faillite. La plupart d’entre nous est très endettée à cause de ce retard de paiement du ministère de la Pêche. On se demande même si nous serons payés un jour », ont déclaré les porte-paroles des fournisseurs impayés. En effet, ces derniers ont également acheté les marchandises à crédit, avant de le livrer au ministère.
Business. Il faut noter que les matériaux de construction que ces fournisseurs ont livré au ministère de la Pêche n’ont pas été utilisés pour des travaux, comme il a été indiqué dans les documents présentés aux fournisseurs. Si les responsables du ministère de la Pêche ont affirmé au départ que les matériaux seront utilisés dans le cadre d’un projet financé par une organisation internationale, ces matériaux en question ont été par la suite revendu par ces responsables, dans une quincaillerie de la Capitale. Le plus étonnant dans l’histoire, c’est que l’ancien secrétaire général du ministère a avoué cette pratique, qui n’est certainement pas conforme aux réglementations en vigueur, alors qu’il a obtenu le bénéfice du doute, suite à une poursuite judiciaire initiée par l’un des fournisseurs impayés.
Promesses. Suite à toutes ces magouilles, le ministre de la Pêche a déjà organisé un point de presse, pour annoncer que le ministère compte payer ces fournisseurs. Mais où trouver l’argent ? Car l’ancien SG a déjà déclaré qu’il a entrepris ce business d’achat et de revente de matériaux de construction au nom du ministère de la Pêche, pour financer les besoins du ministre. Des opérations qui semblent louches, vu qu’il n’existe aucune pièce justificative sur ces opérations de revente, ni sur l’utilisation de l’argent obtenu par la suite. D’après les fournisseurs, aucun d’eux n’a été payé, même en partie, depuis les quatre mois où le ministre de la Pêche a promis de les payer. Aujourd’hui, ils demandent à rencontrer personnellement le ministre. L’affaire reste donc à suivre.
Antsa R.