Le ministre des Affaires étrangères refuse de céder sur certains cas relatifs aux revendications des syndicats qui sont en grève au sein de son département.
La grève au ministère des Affaires étrangères se poursuit. Un mouvement qui est suivi par la majorité du personnel de ce département même si « il n’est de l’habitude d’un ministère régalien de faire la grève », selon Richard Randriamandrato, ministre des Affaires étrangères. Cette grève est maintenue et « illimitée », a encore affirmé, hier, Andria Razakandrema, président du Syncormae (Syndicat des corps du ministère des Affaires étrangères). Ce cap est maintenu par les syndicalistes. L’intervention du ministre au centre de conférence internationale, hier, dans le cadre du face-à-face du gouvernement avec les députés, n’a pas pu faire retomber la tension qui règne dans ce ministère depuis la semaine dernière à Anosy.
Galliéni. Le ministre des Affaires étrangères a répondu aux syndicats hier à l’occasion du grand oral de l’Exécutif devant les députés. Il a, en effet, essayé de balayer d’un revers de main lesaccusations sur les « actes de dénigrement et propos discriminatoires des instances hiérarchiques, à connotations racistes », soulevés par les syndicalistes. « Ces pratiques sont loin de ce régime qui a gagné les élections grâce à la mobilisation dans les régions », soutient-il devant les députés. Et « je ne franchirai pas cette ligne », poursuit-il en accusant que « certains, qui tiennent ce discours au relent discriminatoire, veulent nous faire revenir en arrière au temps de Galliéni », déplore le ministre des Affaires étrangères.
Insupportables. De leur côté, les syndicats persistent et signent car le discours du ministre ne les rassure pas. « Nous ne pouvons pas encore dire aujourd’hui que ce qui a été dit jusqu’à présent suffit à résoudre nos revendications », a affirmé, hier, Andria Razakandrema. « Et si nous sommes arrivés au stade d’une grève générale, c’est que l’ambiance générale qui règne au ministère ainsi que les frustrations qui s’accumulent commencent à devenir insupportables pour les employés », ajoute-t-il. Les syndicats comptent alors franchir une autre étape et veulent, à cet effet, interpeller directement le Premier ministre. « Nous avons déposé, hier, une demande d’audience à la primature », a affirmé le président du Syncormae.
Trois ans. Quant au sujet des rotations des agents, qui est également revendiqué par les syndicats, le ministre des Affaires étrangères a affirmé, hier, que « son département s’organise déjà dans ce sens ». Toutefois, le chef de la diplomatie refuse de céder pour « le cas de certains agents qui n’ont fait que trois ans au département central après des années dans les ambassades et qui veulent déjà reprendre du service à l’extérieur ». Les syndicats, quant à eux, veulent « l’application effective des dispositions réglementaires régissant la carrière de ses membres notamment le système de rotation et d’affectation entre le département central et les représentations extérieures de Madagascar pour les agents diplomatiques et consulaires ».
11 millions USD. Par ailleurs, Richard Randriamandrato a également évoqué le sujet sur les arriérés des cotisations de Madagascar auprès de la SADC. Pour lui, l’objectif sera d’atteindre zéro arriéré en 2023. En 2019, ces arriérés ont atteint les onze millions de dollars. Actuellement, le pays doit encore payer 4 millions USD de cotisations à la SADC, selon le ministre des Affaires étrangères lors de la séance de questions-réponses avec les députés au centre de conférence internationale à Ivato. Le gouvernement compte, en effet, apurer toutes ses dettes de cotisations envers la communauté régionale en 2023 selon toujours le chef de la diplomatie. « Notre objectif est de pouvoir régler tous ces arriérés de cotisations d’ici l’année prochaine », a affirmé Richard Randriamandrato hier.
Rija R.