
Le ministère de l’Environnement, de l’Ecologie, de la Mer et des Forêts est à pied d’œuvre pour le respect des engagements pris dans le cadre de la Vision Durban par le président de la République, lors du VIème Congrès Mondial des Parcs qui s’est tenu à Sydney en novembre 2014. Des objectifs sont déjà atteints, d’autres vont l’être d’ici peu selon l’approche RRI. Le ministre Ralava Beboarimisa explique.
Midi : Quels sont les objectifs de votre ministère dans le cadre de l’approche RRI recommandée par le gouvernement ?
RB : « Le ministère s’est fixé trois objectifs. Le premier est l’élimination progressive des sacs plastiques et sachets plastiques et l’élaboration d’un décret portant classification et gestion écologiquement rationnelle des déchets d’équipements électroniques et électriques à Madagascar. Et cela avec comme finalité zéro importation des sacs et des sachets plastiques au mois de juin 2015. Le second objectif est la création des aires protégées terrestres et marines. A ce propos, les engagements pris par Madagascar lors du Congrès mondial des Parcs, tenu à Durban en septembre 2003, qui consistent entre autres à tripler la surface des aires protégées, ont été renforcés par ceux pris par les autorités malgaches à Sydney en novembre 2014. Le troisième objectif du ministère est le reboisement. Il y a urgence car 90% des forêts naturelles à Madagascar ont déjà disparu à cause des défrichements, exploitations et feux de brousse. Il faut donc atténuer les effets du changement climatique par la reconstitution du potentiel forestier et améliorer les fonctions écologiques et les services des écosystèmes par le biais du reboisement pour assurer le bien-être de la population. »
Midi : A propos du deuxième objectif de votre ministère, y a-t-il déjà des résultats concrets ?
RB : « Les engagements de Madagascar portent notamment sur l’acquisition des statuts définitifs des aires protégées créées dans le cadre de la Vision Durban avant le 15 mai 2015 et le triplement du nombre des aires marines protégées ainsi que leur intégration dans un paysage environnemental global harmonieux pour les 10 ans à venir. Parlant des résultats concrets, je tiens à souligner que le Conseil de Gouvernement d’avant-hier a adopté les décrets portant création de 27 nouvelles aires protégées. Avant ces 27 nouvelles aires protégées, six ont été déjà créées. 61 autres seront créées aux prochains Conseils de gouvernement. Bref, l’objectif est de créer 94 nouvelles aires protégées avant le 15 mai 2015. C’est une promesse présidentielle que nous allons tenir ».
Midi : La préservation de l’environnement et de la biodiversité coûte très cher. Comment votre département trouvera-t-il de l’argent pour ces objectifs ?
RB : « Les bailleurs de fonds sont prêts à nous aider. Dans le cadre de la gestion des aires protégées, la rencontre que j’ai eue à Bonn (Allemagne) le 30 mars dernier avec la directrice pour la coopération avec l’Afrique auprès du BMZ, et avec des responsables du KFW et du GIZ, a permis d’obtenir 15 millions d’euros. Une délégation conduite par le directeur général de l’Environnement allemand visitera bientôt Madagascar pour une évaluation des besoins du ministère en vue d’un financement. J’ai également pu rencontrer, au cours de mes récents déplacements à l’extérieur, Mme Annick Girardin, secrétaire d’Etat français chargée du développement et de la Francophonie. Elle a promis l’appui de la France concernant la participation de Madagascar à la 21e Conférence sur le Changement Climatique qui se tiendra à Paris en décembre de cette année. L’Union européenne est également prête à nous aider suite à une séance de travail que j’ai eue le 31 mars à Bruxelles avec le directeur général de l’Environnement auprès de la Commission européenne. Il ne faut pas oublier les Etats-Unis qui sont aussi disposés à nous prêter main forte».
Arnaud R.