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mardi, mai 13, 2025
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Mission de la Troïka : La SADC n’est pas venue pour la libération de Ravalo

Le statu quo persiste après le départ de la délégation de la Troïka de la SADC.
Le statu quo persiste après le départ de la délégation de la Troïka de la SADC.

La mission exploratoire de la Troïka de la SADC a quitté Madagascar hier sans avoir pu lever le flou persistant sur le cas de Marc Ravalomanana.

Contre toute attente, la mission des 12 émissaires de la Troïka de la SADC n’a pas visiblement débloqué la situation à Madagascar. La résidence surveillée est prolongée pour l’ancien président Marc Ravalomanana à Antsiranana et on ne connaît pas jusqu’à présent qui devra présider la réconciliation nationale, le FFKM ou le président de la République. Lors d’une conférence de presse qu’elle a organisée hier au Colbert, le ministre sud-africain David Mahlobo a clarifié : « Nous ne sommes pas venus ici pour demander la libération de qui que ce soit. Marc Ravalomanana a été tout simplement une des personnes que nous devions rencontrer. » A vrai dire, le chef de mission de la Troïka a évité de s’exprimer profondément sur le cas de l’ancien président. « C’est une affaire en discussion entre les deux gouvernements, sud-africain et malgache. Quand les négociations seront achevées,  nous ferons éventuellement des déclarations sur cette question », s’est-t-il contenté de répondre aux questions des journalistes.

Déclarations contradictoires. On a l’impression que les déclarations de la mission de la Troïka de la SADC sur le cas de Marc Ravalomanana et la réconciliation nationale semblent être contradictoires. D’un côté, le ministre David Mahlobo d’affirmer : « Tous les acteurs politiques malgaches doivent participer au processus de réconciliation nationale. D’ailleurs, le président Hery Rajaonarimampianina et Marc Ravalomanana ont manifesté leur engagement à travailler ensemble pour cette réconciliation. » De l’autre côté, le même David Mahlobo de souligner : « L’article 20 de la Feuille de route doit être lu avec l’article 45. » Or, ce chef de mission de la Troïka, qui est de surcroît ministre de la Sécurité d’Etat de l’Afrique du Sud, sait très bien que l’ancien président a été condamné par défaut à une peine d’emprisonnement à perpétuité sur l’affaire de tuerie du 07 février et qu’en appliquant l’article 45 de la Feuille de route, l’ancien président risque de purger sa peine en prison. Dans ce cas, il ne pourra pas participer au processus de réconciliation nationale.

Responsabilité partagée. Faute d’évolution positive dans le traitement du cas de Marc Ravalomanana, on se pose la question de savoir qui sont responsables de la situation actuelle. Lors de ses rencontres avec les parties prenantes malgaches, la délégation de la Troïka a regretté la non-application intégrale de la Feuille de route et a également déploré le traitement infligé à l’ancien chef de l’Etat dont les conditions de départ d’Afrique du Sud restent inconnues jusqu’à présent. A travers les déclarations du ministre sud-africain de la Sécurité d’Etat, on est tenté de conclure que le gouvernement sud-africain et la SADC connaissaient quelque chose sur le retour controversé de Marc Ravalomanana. Et on peut croire que le gouvernement de Jacob Zuma aurait reconnu devant le gouvernement de Madagascar sa responsabilité dans cette affaire. Ce qui explique les négociations en cours entre les deux Exécutifs des deux pays. En tout cas, la responsabilité semble être partagée. La SADC pour avoir contribué au retour « non concerté » (avec les autorités malgaches) de Marc Ravalomanana et le régime en place pour ne pas avoir permis à l’ancien président de rentrer librement en application de l’article 20 de la Feuille de route.

R. Eugène

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