Malgré le changement de lieu au dernier moment, plusieurs personnes ont assisté à cette manif à Andrefan’Ambohijanahary.
Prévue se dérouler dans un premier temps au Gymnase couvert de Mahamasina, la manifestation du mouvement « Mitsangàna ry Malagasy » s’est finalement tenue à Andrefan’Ambohijanahary. Malgré ce changement de place au dernier moment, plusieurs personnes ont répondu présent. « Environ 3 000 manifestants », selon les estimations du président du « Malagasy Miara-Miainga », Hajo Andrianainarivelo. A noter la forte présence des représentants de l’opposition venant des régions. Plusieurs mouvements syndicaux et des entités politiques anti-HVM, en l’occurrence du « Dinika ho Fanavotam-Pirenena » et du « Antso ho Fanavotam-Pirenena » ont également répondu à l’invitation. On a pu remarquer à l’occasion qu’un front uni contre le régime HVM est en train de se former. Si lors de la présentation officielle du mouvement le 9 juillet dernier, le « Mitsangàna ry Malagasy » a été composé de 13 associations, désormais l’on compte plus de quarante entités politiques et associations d’envergure nationale.
Mise en garde. Samedi dernier, les Hajo Andrianainarivelo, Sylvain Rabetsaroana, Christine Razanamahasoa, Faniry Razafimanantany, Jean Omer Beriziky, Ratolojanahary Maharavo (Doudou), Rakotoarisoa Alban (Gangstabab), Houssein Abdallah, Vahombey, Lanto Rakotomavo, Manoro Régis, Hery Raharisaina et consorts ont relancé leur appel pour la démission du président Hery Rajaonarimampianina. « L’on ne peut plus attendre 2018 », a martelé notamment le numéro Un du MMM. Les leaders de l’opposition continuent de dénoncer « la mauvaise gestion des affaires nationales, l’incompétence des tenants du pouvoir, la corruption à haut niveau, les détournements, le non respect de la Constitution et des lois en vigueur, la vente des terres aux étrangers, ainsi que les injustices répétées et perpétrées de manière flagrante par le régime ».
Guerre de leadership. Comme solution, le « Mitsangàna ry Malagasy » propose l’organisation d’élections présidentielles anticipées. « C’est l’unique option pour sortir le pays de cette impasse… Un moyen également pour éviter une nouvelle crise et un affrontement entre Malgaches », a-t-on martelé. Si l’opposition est unanime en réclamant le départ du Chef de l’Etat, l’on remarque toutefois que les avis divergent quant à l’après-Rajaonarimampianina. Certains leaders, à l’exemple de Sylvain Rabetsaroana optent pour l’organisation des assises nationales en vue de la mise en place d’une nouvelle Transition. D’autres insistent sur le respect des dispositions constitutionnelles qui prévoit le transfert des pleins pouvoirs au président du Sénat. Apparemment, aucun terrain d’entente n’a encore été trouvé à ce sujet. Une guerre de leadership entre les leaders de l’opposition n’est également pas à écarter.
Candidat unique. Il serait également question pour l’opposition de présenter un candidat unique lors des prochaines élections. Pourtant, pour l’heure, aucun accord n’a été trouvé. Si au cours de sa prise de parole, Gangstabab a avancé qu’il est nécessaire de présenter un candidat unique et un homme nouveau, Jean Omer Beriziky pour sa part a déclaré qu’ « au sein du Mitsangana ry Malagasy, l’on compte une quarantaine de partis et associations qui disposent chacun ses programmes de développement, donc, ce n’est pas toujours facile de concilier les positions ». En vue de ces élections anticipées, le mouvement réclame la mise en place d’une nouvelle CENI et d’une nouvelle HCC. « Les structures actuelles sont incapables de faire preuve de neutralité et d’organiser une élection libre, transparente, juste et crédible », a déclaré Sylvain Rabetsaroana. A partir de cette semaine, les partisans de l’opposition vont se donner rendez-vous à Andrefan’Ambohijanahary chaque samedi. En quelque sorte, le quartier général du « PNJ-Mazava » va être transformé en « Magro bis ».
Davis R