Madagascar National Parks envisage de prendre en charge la moitié de ses frais récurrents à travers des recettes propres, d’ici 2016. Plusieurs projets, basés en grande partie sur l’exploitation du secteur tourisme, sont en cours de réalisation.
Une institution pérenne de notoriété, reconnue sur le plan national et international ! C’est ce que Madagascar National Parks (MNP) veut devenir, dans sa vision pour les cinq prochaines années. En effet, des solutions ont été prévues par ses responsables, pour réduire les impacts des instabilités engendrées par les aléas de l’environnement sociopolitique. De plus, les besoins de cette institution ont triplé avec l’extension des aires protégées. Actuellement, elle gère 52 aires protégées pour une superficie totale de près de 2,35 millions d’hectares. « MNP s’est fixé des étapes pour son développement ; passer d’une approche projet vers une gestion selon une approche entrepreneuriale. Cela pour mieux assurer sa mission de conservation de la biodiversité malgache. Avec la démarche de pérennisation, nous espérons pouvoir prendre en charge 50 % de nos frais récurrents, à travers des recettes propres, d’ici 2016 », a informé le directeur général de MNP, Guy Suzon Ramangason, lors d’une rencontre avec la presse, hier à l’Infinithé Ivandry.
Leviers. MNP mise sur quelques éléments pour améliorer ses recettes propres. Notons que la Fondation pour les aires protégées et la biodiversité de Madagascar (FAPBM) a été créée dans ce cadre. Depuis des années, cette fondation a réussi à collecter des fonds d’un total de 50 millions USD, qu’elle a ensuite placés auprès de gestionnaires de fonds internationaux. Pour une pérennité, ce sont les intérêts du placement qu’elle utilise pour ses activités. Mais le tourisme est également incontournable pour MNP, tout comme les parcs nationaux sont incontournables pour le tourisme. D’après l’Office national du tourisme, 65 % des touristes ont visité, au moins un parc du réseau de MNP, pendant leur séjour à Madagascar.
Valorisation. Pour le tourisme, MNP priorise la sécurité pour rassurer les visiteurs. « C’est notre premier pilier. Mais nous mettons également en place des infrastructures ou services dont les touristes ont besoin. Cela incite d’ailleurs le touriste à payer plus pour l’accès aux parcs. En 2012, la MNP a réalisé une recette totale de 1,5 million USD. Ce chiffre devrait augmenter de 5 % à 10 % par an, s’il n’y a pas de crise. Enfin, après de longues études, un programme de mise en concession pour les investisseurs hôteliers nationaux et internationaux est mis en œuvre. Nous proposons des sites bien choisis dans certains parcs nationaux pilotes pour permettre aux hôteliers d’exercer leurs activités. Cela concerne Andasibe-Mantadia, Lokobe, Montagne d’Ambre, Ankarana, et bientôt à Ankarafantsika », a affirmé le DG de MNP. A noter que ce projet de mise en concession a déjà connu de grandes avancées en 2008. Quatre sites étaient concernés par un projet sur le tourisme de luxe, mais le processus fut interrompu à cause de la crise. Aujourd’hui, MNP espère encore le retour de l’un de ces quatre projets. Par ailleurs, les autres opérateurs qui se sont manifestés pour le programme de mise en concession se comptent déjà en dizaine. Il faut croire que ces projets de MNP pourront avoir des impacts importants au niveau de l’économie nationale, vu que le tourisme est un secteur porteur, qui entraine toujours une mobilisation et une intensification des activités économiques.
Antsa R.