Plus de 3.000 personnes issues des 24 villages avoisinant le parc national Sahamalaza-Île Radama, se trouvant sur la côte Nord-Ouest de Madagascar, ont été mobilisées dernièrement pour planter 1.500.000 propagules de mangroves, avec l’appui du ministère de tutelle.
Cette action citoyenne, qui s’est tenue à Mahitsiazo, un des villages concernés, a été ensuite relayée par le personnel de Madagascar National Parks (MNP) avec une plantation de 4.000 propagules de mangroves. Ce qui contribue à la préservation des Aires Protégées comme ce parc national, labellisé site RAMSAR ou une zone humide d’importance nationale et Réserve de biosphère de l’UNESCO. En effet, dans un futur proche, ces mangroves rendront difficile la pêche illicite et illégale, au sein de l’Aire Protégée. Elles atténueront également l’ensablement des récifs entraînant le blanchissement des coraux. Etant plantées dans une zone de protection, ces mangroves réduiront en même temps la pression qui s’abat sur les espèces faunistiques et floristiques qui se trouvent dans l’Aire Protégée.
Source de revenu pérenne. Notons que les fôrets de mangroves constituent un habitat naturel pour la reproduction et le développement des espèces aquatiques telles que les crabes, les crevettes et les concombres de mer. La population riveraine de ce parc national Sahamalaza-Île Radama aura ainsi une source de revenu pérenne grâce au reboisement de propagules de mangroves sur une superficie de 350ha, dans le cadre de cette action de sensibilisation. « Nos ancêtres n’ont jamais exploité des forêts de mangroves pour produire du charbon ou construire des habitations car ils étaient conscients de l’importance de cet incroyable écosystème pour les générations futures », a soulevé le prince Arana IV, notable de la région et président d’honneur du COSAP (Comité d’Orientation et de Soutien à l’Aire Protégée), à cette occasion. En outre, la restauration des forêts de mangroves contribue directement à la lutte contre le changement climatique. Raison pour laquelle, Madagascar National Parks via le Parc national Sahamalaza-Île Radama envisage de renouveler cette action de reboisement en février 2020.
Développement socio-économique. Par ailleurs, cet organisme a créé des associations des communautés riveraines de ce site RAMSAR, à travers le projet de pêche côtière et durable. Il les appuie notamment en matière de renforcement de capacité à gérer les ressources naturelles tout en améliorant leurs revenus via le développement des activités génératrices de revenus servant d’alternatives pour éviter la surpêche. On peut citer, entre autres, le développement des filières miel et riz ainsi que la transformation des produits de pêche comme les poissons séchés portant le label « product of biosphere reserve Sahamalaza-Île Radama ». Ces derniers commencent à s’afficher sur les marchés locaux. En fait, « MNP est conscient que la conservation de la biodiversité rime avec le développement socio-économique de la population vivant aux alentours des Aires Protégées. C’est pourquoi, nous ne ménageons pas nos efforts pour la soutenir », a fait savoir le Dr Mamy Rakotoarijaona, le Directeur général par intérim de cet organisme.
Navalona R.