Le Général Ravelonarivo Angelo a évoqué un renseignement sur l’existence d’un projet de déstabilisation.
Coup de tonnerre hier au niveau du microcosme politique. Alors que la Préfecture de Police d’Antananarivo a déjà accordé le 30 juin dernier, une autorisation au parti « Tiako i Madagasikara » pour la tenue de la grande mobilisation prévue se dérouler samedi prochain au stade de Mahamasina, hier, Tsimbazaza est revenu sur sa décision. Au cours d’une conférence de presse, l’Organe Mixte de Conception (OMC) dirigé par le Préfet de Police, le Général Ravelonarivo Angelo, a annoncé l’annulation de cette autorisation. L’existence d’un projet de déstabilisation politique en est le motif évoqué par les responsables des forces de l’ordre. A entendre les explications du Préfet de Police, les forces de l’ordre ont reçu un renseignement « bien fondé » concernant l’existence d’individus malintentionnés qui prévoiraient de s’infiltrer dans la foule afin de provoquer des troubles. « Il n’y a pas de droit acquis en matière de gestion de l’ordre public », a rappelé l’Officier Général pour justifier sa décision. Et lui d’expliquer au passage que « l’autorisation a été annulée pour une question purement technique et non politique ». Selon ses dires, « les forces de l’ordre ne pourront pas encadrer tous les manifestants qui se trouveront à l’intérieur du stade de Mahamasina, pourtant, dans sa demande le Tiako i Madagasikara n’apporte aucune explication concernant la sécurisation des lieux ». En quelque sorte, le Préfet de Police tente par tous les moyens de renier la responsabilité par rapport à cette décision qui engendrera certainement des polémiques. Il a toutefois laissé entendre que « ce ne sont pas les partisans du TIM qui sont derrière ce projet de déstabilisation ». Il accuse indirectement l’opposition de fomenter des troubles. « Nombreux sont les politiciens qui ont organisé des manifestations, mais qui n’ont pas été suivis par la population », a-t-il déclaré. Une allusion certainement aux formations politiques et syndicalistes qui ont appelé les Tananariviens à une manifestation de rue.
Forcing. A noter toutefois que le Général Ravelonarivo Angelo n’a pas abordé les tenants et aboutissants de ce projet de déstabilisation prévu exploser à Mahamasina le jour de la célébration du 15e anniversaire de l’ancien parti au pouvoir. « Nous convoquerons de nouveau la presse dès que cette information sera bien recoupée », a-t-il lancé. Bon nombre d’observateurs voient une contradiction dans la déclaration faite hier par la Préfecture de Police. C’est certainement la raison pour laquelle plus d’un dénonce « un acharnement politique contre l’ancien président Marc Ravalomanana et ses partisans ». On crie également à un deux poids deux mesures. « Pourquoi le Hery Vaovao ho an’i Madagasikara a pu organiser un rassemblement à Fianarantsoa et à Toliara dans le cadre de ses congrès régionaux ? », se demande-t-on. Faut-il rappeler qu’avant le Conseil du gouvernement décentralisé, le HVM s’est permis d’organiser un carnaval dans les rues de Toliara ? L’annulation du meeting prévu samedi prochain a été reçue comme un coup de massue dans le camp de l’ancien exilé d’Afrique du Sud. On dénonce une décision politique prise en haut lieu par peur du TIM qui risque fort de faire le plein au stade de Mahamasina. En tout cas, la réaction n’a pas tardé à venir dans le camp de l’ex-président. Quelques heures seulement après la conférence de presse de l’OMC, le député Félix Randriamandimbisoa a déclaré que « le TIM a déjà obtenu une autorisation, la manifestation est donc maintenue ». Si les partisans de Ravalo optent pour le forcing, le risque d’affrontement avec les éléments de l’Emmoreg n’est donc pas à écarter samedi prochain.
Davis R