La mafia du bois de rose est aux abois. Elle ne semblait pas du tout impressionnée auparavant par les mesures que le gouvernement déploie pour mettre fin à leurs activités illicites de destruction du patrimoine forestier. Mais depuis quelques jours, la lutte contre les trafiquants s’est bel et bien intensifiée. Les résultats sont là pour le prouver. La descente de quatre ministres du Comité interministériel sur le terrain pour constater l’ampleur des dégâts à Mananara Nord voit le départ d’une grande offensive. De fil en aiguille, l’enquête qu’ils ont menée leur a permis de comprendre comment se déroule les opérations, qui y prennent part et qui contribuent à les faciliter. Les ramifications de la mafia du bois de rose leur sont de moins en moins un mystère. L’application du «zéro tolérance» débute.
Moins de marge de manœuvre
Le ministre de l’Environnement, de l’Ecologie et des Forêts Anthelme Ramparany a déclaré que 1500 rondins de bois de rose prêts à embarquer ont été saisis à Sasely-Antalaha mercredi vers minuit. Il a été sur les lieux avec le Secrétaire d’Etat à la gendarmerie pour le constat. Les noms des propriétaires de ces bois de rose sont connus. Des avis de recherche à leur encontre ont été lancés. Après cette première saisie, un autre lot important de 1039 rondins de bois de rose qui appartiendrait à un dénommé Sakalava a été découvert hier derrière la maison d’un certain Joël- Be. La barque en fer appartenant au frère d’un juge connu à Antalaha qui approvisionne le bateau au large devant transporter ces rondins de bois de rose a été appréhendée avec sa cargaison de 35 fûts de gasoil. Les investigations continuent dans la ville. Cela fait déjà plusieurs mois que le ministre de l’environnement de l’écologie et des forêts a annoncé sa détermination de mettre fin à ce trafic en mettant en place une stratégie qui renforce le contrôle des frontières et qui arrête toute tentative d’embarquement de bois de rose. La stratégie confortée par la mise en place du Comité interministériel est en train de porter ses fruits. Les membres de ce comité pensent procéder à l’assainissement du secteur pour anéantir le réseau maffieux. L’ancien Premier ministre Omer Beriziky n’avait-il pas déjà souligné avant de passer la main à son successeur que les trafiquants de ce réseau commencent au plus bas de l’échelle sociale et sont constitués par des autorités locales, civiles et militaires jusque dans la justice et à l’international ? Bref, avec les actions menées en ce moment par le Comité interministériel, les trafiquants auront de moins en moins de marge de manœuvre étant fortement traqués au plan international et mis en difficulté pour l’embarquement des produits illicites au plan national.
Zo Rakotoseheno