« Un peuple sans mémoire est un peuple sans histoire », dit-on. Monja Roindefo lui, a un devoir de mémoire vis-à-vis de l’histoire. Celle du mouvement populaire du 1er avril 1971 dirigé par Monja Jaona qui avait été réprimé dans le sang par le régime de l’époque. « Le 13 mai 1972 n’aurait pas eu lieu sans le 1er avril 1971 qui avait fait 3000 victimes dans les rangs des insurgés », a rappelé l’héritier du leader charismatique du Monima. C’était le samedi 11 avril dernier à Ampanihy où il a inauguré une stèle commémorative en mémoire de ceux qui ont payé de leur vie, la lutte contre « le karatra isan-dahy » et pour la liberté d’expression.
« Si c’était à refaire… » « Les valeurs pour lesquelles ils s’étaient battus en 1971, restent d’actualité en 2015 puisque l’immense majorité des Malgaches vit encore sous le seuil de la pauvreté», a-t-il fait remarquer. Il, c’est évidemment Monja Roindefo dont le discours qui conjuguait au présent le passé recomposé, a été suivi avec patience et respect par une foule nombreuse. Et au sein de laquelle se trouvaient des « akanga sisa nanamborana » ou rescapés du 1er avril 1971 ainsi que des ayants droit des victimes venus des quatre coins de l’Androy. « Si c’était à refaire, nous le referons avec le Monima », ont-ils fait savoir en chœur et avec le coeur. Se sentant redevables des trois milliers de martyrs qui reposent dans une fosse commune à Ampanihy.
R. O