
Le parti MONIMA tire la sonnette d’alarme sur la situation nationale, qu’il qualifie de « crise institutionnelle profonde », et plaide pour un véritable sursaut républicain fondé sur la souveraineté et l’intérêt du peuple malgache.
C’est dans la cité du Soleil, à Toliara, que le parti MONIMA, sous la houlette de son président national, l’ancien Premier ministre Roindefo Monja, a commémoré le 67e anniversaire de sa création. Une occasion solennelle que le leader politique n’a pas manquée pour dresser un tableau sombre de l’état de la République et interpeller l’opinion nationale et internationale. « Les institutions ont perdu toute leur légitimité, la République est atteinte dans sa substance même », a-t-il déclaré dans un ton grave, avant d’ajouter que « la Constitution est piétinée, l’équilibre des pouvoirs inexistant, et la démocratie réduite à une simple mise en scène où seul le pouvoir personnel prévaut ».
Valeurs républicaines
Roindefo Monja déplore également une société « en plein désordre » où « le développement est étouffé », et où « l’économie et les moyens de subsistance des Malgaches sont en ruine ». Selon lui, « les ressources nationales sont pillées au profit d’un cercle restreint de privilégiés pendant que la majorité croupit dans une pauvreté endémique ». Le président du MONIMA s’inquiète de la perte de sens des valeurs républicaines, au point que « c’est l’essence même de notre nation qui est aujourd’hui menacée ».
Justice sociale
Le MONIMA dénonce une série de scandales motivée, selon les explications, par « une avidité sans limite ». Le parti se positionne ainsi comme acteur du changement face à une crise multidimensionnelle. Il affirme sa volonté de bâtir un État souverain, juste et au service de l’intérêt général, en particulier celui de la jeunesse marginalisée. Le parti revendique une méthode d’action fondée sur la Déclaration universelle des droits de l’homme, héritée de la Révolution française de 1789, soulignant son attachement au patriotisme révolutionnaire et à la justice sociale.
Souveraineté nationale
Sur un autre registre, Roindefo Monja a également abordé la question des îles Éparses, sujet qu’il lie étroitement à la souveraineté nationale. Il a par ailleurs insisté sur la nécessité d’un renouveau de la coopération au sein de la SADC. « Les États membres, issus pour la plupart du processus de décolonisation, doivent établir leur collaboration sur un paradigme de décolonialité. C’est seulement dans cet esprit que le développement partagé pourra avoir du sens et de la légitimité», a-t-il conclu. En tout cas, à travers cette déclaration, le MONIMA veut réaffirmer sa présence dans le paysage politique national et s’inscrire comme une force de proposition face aux dérives qu’il dénonce. Reste à savoir si cet appel trouvera écho auprès d’une population en quête de repères.
Julien R.




Par ses propos, M. Monja Roindefo cherche délibérément à noircir le tableau de la situation nationale, non pas dans l’intérêt du pays, mais pour servir ses ambitions personnelles. En agitant des accusations disproportionnées et déconnectées de la réalité institutionnelle, il tente de semer le doute dans l’opinion publique. Or :
– Les institutions constitutionnelles poursuivent normalement leur mission, garantissant la stabilité et la continuité de l’État.
– Le Président de la République exerce ses fonctions dans le respect scrupuleux du cadre légal et démocratique.
– Les difficultés économiques et sociales, que M. Roindefo instrumentalise à des fins partisanes, font l’objet d’actions concrètes et continues, même si des ajustements demeurent possibles.
– La vigilance démocratique est une exigence légitime, mais elle ne saurait être dévoyée en instrument de propagande politique visant à occulter les progrès réalisés et à simplifier à l’excès la complexité des enjeux nationaux.