A peine quelques heures de pluie, de grosses gouttes samedi dernier, et voilà que tout de suite, la ville d’Antananarivo coule sous l’eau. A Ampefiloha, Mahamasina, Isotry, Pochard, Andravoahangy, Besarety, Andrefan’Ambohijanahary… bref un peu partout dans Tanà, les eaux sont montées jusqu’aux genoux. De l’eau insalubre, qui pue, et qui stagne après que Dame Pluie est passée. Cela ne présage rien de bon. Les alertes en tout genre sur les dangers de ces remblais sauvages semblent s’être évanouies dans la nature. Tout comme l’interdiction de l’utilisation des sachets en plastique, puisqu’à voir les dalles ouvertes qui ont rendu et refoulé tout ce qu’il y avait à l’intérieur, les sachets en plastique y sont un peu, voire beaucoup pour quelque chose. En tout cas, les canaux bouchés de la capitale ne peuvent plus permettre d’absorber toute l’eau de pluie en saison pluvieuse. Les Tananariviens appréhendent donc, puisque la saison pluvieuse n’a même pas commencé. En tout cas, si des riverains, comme du côté d’Andravoahangy tentent d’alerter les élus locaux sur les canaux bouchés à cause du fait que les gargotiers et les vendeurs des rues prennent les dalles et les canaux pour des bacs à ordures et y jettent tous leurs détritus, il ne faut pas s’étonner si tout Andravoahangy est immergé en temps de pluie. Il en est de même partout. Car à voir le canal Andriantany, d’Anosibe à Isotry Tetezan’ny Bekiraro totalement débordant de sachets en plastique, normal si tout autour, les eaux montent en temps de pluie. Outre la circulation et la dégradation des infrastructures routières, ces montées des eaux polluées exposent les populations aux épidémies et aux maladies liées à l’insalubrité.
Anjara Rasoanaivo
