10h hier matin, à Anosy, en face du Firaisana IV. Le soleil est au rendez-vous, les marchands des rues également. Hier, jeudi, c’était le grand marché de Mahamasina, et c’est tout le quartier qui est en effervescence. Ainsi, comme tous les jours, ces vendeurs étalent leurs marchandises, souvent à même le sol. Et tant pis s’il y a de la boue ou des flaques d’eau qui stagnent, ce n’est pas ça qui empêchera le monde de tourner. Légumes, fruits, mais aussi des aliments cuits sont étalés sur des petites tables en bois, bien à la vue des passants pour les attirer à acheter et à en consommer. Et ce n’est pas la clientèle qui manque. A une heure pareille, les ventres sont creux et les petits en-cas ont de la côte. Cela malgré l’eau qui monte jusqu’aux genoux, et les voitures qui passent créent des vagues.
Système D. L’eau qui monte, c’est partout dans la capitale. Il fallait voir ça, dans tous les quartiers, à Besarety comme à Andrefan’Ambohijanahary, à Ampefiloha comme à Soanierana, et même dans les périphéries. Noyée dans l’eau, la chaussée n’est plus visible. Des rues totalement ravagées par les trous et les nids de poule, qui ressemblent à des cratères. Les canalisations à Tana sont totalement bouchées. L’eau prend du temps pour redescendre, et les pluies continuelles ne font qu’empirer la situation. Ces eaux qui stagnent longtemps contribuent à dégrader encore plus rapidement les rues de la capitale, parce qu’elles ont un effet d’érosion sur le sol et les autres trous déjà formés. Mais dans ce tableau totalement noir et pessimiste, des petits malins y ont trouvé leurs comptes. A 300 Ar par personne et par voyage (et oui, c’est un vrai voyage), des personnes vous portent sur leur dos pour traverser l’eau. C’était le cas à Besarety, visiblement déjà très habitué à cette situation. D’autres utilisent des charrettes à traction humaine pour braver l’eau. Finalement, les petites voitures, et même les 4×4 de ville n’ont qu’à se tenir bien !
Anjara Rasoanaivo