Saisis par les forces de pacification à Maharihy dans le district de Morombe depuis déjà trois semaines, 574 bovidés mis en fourrière au camp militaire d’Antanimeva, dans le même district, risquent de périr. Laissés pour compte, ces animaux n’ont pas été nourris depuis leur séquestration. Les conséquences de cette maltraitance sont dramatiques. Selon les informations, une trentaine de vaches ont mis bas dans cette fourrière, mais tous leurs rejetons sont morts à cause des mauvaises conditions. Face à cette situation, Mahatratsy, représentant des éleveurs de bovidés dans la localité, a rencontré la presse samedi pour dénoncer ce qu’il qualifie d’injustice dans ce fait. Il admet que ces animaux ont été saisis par les forces de pacification pour suspicion de détention irrégulière, pour ne pas dire qu’ils ont été volés. Ce troupeau a été saisi chez le nommé Jaonary suite aux investigations menées par les militaires en mission dans la localité qui auraient agi suivant des renseignements accusant ce dernier d’être le chef des bandits. Celui-ci serait le receleur des zébus volés. Intervenant dans la localité, les militaires s’en sont pris à lui. Ils ont saisi et emmené tout le bétail qu’ils ont trouvé chez Jaonary pour les mettre en fourrière au camp militaire d’Antanimeva. C’était à partir de ce moment que le problème se pose. Comme la procédure l’exige, une commission pour la restitution de ces objets supposés volés a été créée. Une fois mise en place, cette dernière a lancé des appels à toutes les personnes ayant été victimes de vol de bovidés, et susceptibles d’avoir leurs bœufs perdus parmi ce troupeau saisi, de venir à Morombe pour procéder à une séance de vérification. Cette séance s’est tenue pour la première fois lundi dernier. Cela a prouvé que ces 574 bovidés appartiennent bel et bien à Jaonary, des preuves à l’appui. Le lendemain, d’autres individus se sont rendus sur place pour réclamer qu’ils ont des bœufs dans ce troupeau. Mais sans preuve pour le justifier, ils n’ont pas eu gain de cause. Le vendredi, un groupe d’individus conduits par un certain lieutenant retraité s’est rendu sur place pour réclamer de nouveau l’existence de 47 bovidés suspects dans cette fourrière. La commission de restitution a alors de nouveau procédé à la vérification. Mais comme auparavant, ces individus n’ont guère pu présenté des documents convaincants. C’est pourquoi, la commission a décidé de laisser Jaonary, qui a déjà payé les droits de fourrière d’une valeur d’environ 3 600 000 ariary, récupérer ses zébus, mais a retenu les 47 bovidés encore en litige. Ayant obtenu cette autorisation, les émissaires de Jaonary sont partis avec les animaux. Sur la route, après avoir parcouru 15 km, la commission les a ordonné de ramener les zébus à Morombe. L’ordre qui viendrait d’Antananarivo réclame l’annulation du processus entamé par la commission susmentionnée. Prise au dépourvu, l’équipe de Jaonary a été obligée de s’en soumettre. Quoi qu’il en soit, l’avocat de ce dernier et le représentant des éleveurs de bovidés qui le soutiennent déplorent cette remise en fourrière. Ils n’ont jamais eu l’intention d’interférer dans les enquêtes sur la culpabilité ou non de Jaonary dans cette affaire. Ce qu’ils dénoncent cependant c’est la maltraitance faite aux bovidés pendant leur détention à Morombe. Ils souhaitent que ces animaux soient placés dans un endroit approprié.
T.M.