Depuis le début du mois de mars, commencement du confinement, beaucoup de personnes oisives ont changé de vocations : le vol à la tire, grâce aux cache-bouches.
Bardés de cache-bouches, armés de haches, de coupe-coupe et de grandes coupe-chaînes, des jeunes issus du quartier de Tsimahavaobe, Morondava, sont absolument méconnaissables avec leur accoutrement. Ils prennent d’assaut un passant du côté de Betela, vendredi 24 vers 18h. Ils ont détroussé le père de famille du gain de la semaine et l’ont roué de coups de gourdin. Les autres piétons s’enfuient dès qu’ils ont entendu des coups de bâtons.
La semaine dernière, à Ambalanomby, un enseignant est tombé nez à nez, à 2h du matin, sur des cambrioleurs qui s’apprêtaient à voler des porcs chez lui. Celui qui faisait le guet lui assena par derrière, un coup de hache sur la tête et ils disparurent dans l’obscurité avec leur butin, laissant le professeur agoniser sur le sol. Et pourtant, nous sommes bien en état d’urgence sanitaire avec couvre-feu de 21h à 4h du matin, Région Menabe y compris. Aucune patrouille de police en vue, les malfaiteurs font leur besogne aisément. « Ils connaissent même l’itinéraire des forces de l’ordre car ils patrouillent en voiture », dit un habitant d’Antsakoameloka. Il avoue qu’il vaut mieux faire appel à la solidarité des voisins, au lieu de compter sur policiers ou gendarmes.
Charles RAZA