Pour une fois depuis cette législature, les députés n’ont pas pu rencontrer le Premier ministre et son gouvernement dans le cadre d’un face-à-face à l’Assemblée nationale. Et même topo au niveau du Sénat. Durant la pandémie, en 2020, l’option online a été adoptée pour répondre aux exigences des dispositions constitutionnelles qui stipulent dans son article 102 qu’ « une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prévues à l’article 76, est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement ». Pourtant, la deuxième session ordinaire du Parlement, qui vient de se clôturer à la fin de la semaine dernière, n’a pas manqué de respecter cette disposition de la loi fondamentale. En effet, les séances habituelles de face-à-face n’ont finalement pas eu lieu après un report à deux reprises dans l’agenda de la seconde partie de la session de l’Assemblée nationale. Pourtant, ces séances orales durant lesquelles « les questions écrites et orales ainsi que l’interpellation, fusent », seront, entre autres, les « moyens d’information du Parlement à l’égard de l’action gouvernementale » stipule l’article 102 de la Constitution. L’évaluation orale de l’Exécutif est donc ratée et les questions brûlantes du moment sont tues dans une relation déjà électrique entre le gouvernement et les députés. En fait, ces derniers ont voulu défaire la mouture actuelle du gouvernement par le biais d’une motion mort-née. Et le face-à-face est botté en touche en conséquence. Il faut alors attendre la prochaine session pour que cette séance puisse revenir dans l’agenda parlementaire.
Rija R.