Tous les hommes en treillis seront consignés ce-jour. « Nous allons nous rassembler à 7heures et demie, et ce, sans exception de grade » nous a expliqué un officier supérieur, sans pourtant nous livrer des détails sur leurs éventuelles interventions. Les journalistes sont déterminés à soutenir leur cause qui consiste notamment à l’ajournement de l’examen du code de la communication par les deux parlements. La première étape a échoué lorsque les députés ont adopté à la hâte le texte relatif à cette loi et ce, malgré la sonnette d’alarme tirée par tous les acteurs concernés par le code en question. Aujourd’hui, une petite lueur d’espoir semble se profiler lorsque les membres de la commission communication de la Chambre Haute ont décidé d’écouter les journalistes avant le travail de commission et l’adoption (ou non) proprement dite. Hier, un autre mouvement de journalistes s’est formé et affirme être pour l’adoption du code par les parlementaires. Ses membres ont fait part de leur intention au Président de l’ordre des journalistes. Les deux groupes auront, si tout se passe comme prévu, trois représentants chacun et se relaieront pour soutenir leurs idées devant les membres de la commission communication du Sénat. De sources sûres, les Sénateurs voteront cette loi au plus tard jeudi prochain. Ils ont déjà entre les mains les amendements de la Chambre Basse et auront pour tâche d’ apporter des retouches qu’ils jugent nécessaires au code pour l’améliorer. Cette démarche n’empêche pas la continuation de la démarche entreprise par le mouvement pour la libérté d’expression qui organise aujourd’hui une grande marche d’Ankorondrano vers la stèle de la libérté de presse à Soarano. Ses membres seront pour la plupart habillés en noir pour marquer leur deuil après le décès de la libérté d’expression à Madagascar à travers l’adoption du code. Les forces de l’ordre ont décidé de suivre de près ce mouvement après que des politiciens aient décidé de se joindre à la manifestation. « Des balises sont surtout prévues avec des éléments pré-positionnés sur l’itinéraire. Nous n’interviendrons qu’en cas de débordements » a-t-on appris de nos sources militaires.
r.f