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vendredi, septembre 26, 2025
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Mouvement « Leo délestage » : Vague de manifestations dans les grandes villes

Le centre-ville était le terrain d’un affrontement musclé entre les manifestants de la « Gen Z » et les forces de l’ordre hier.

Face aux délestages et à la pénurie d’eau, une vague de protestations baptisée « Leo délestage » secoue Madagascar, portée par une jeunesse connectée et une population à bout de patience.

Une série de manifestations citoyennes a éclaté hier dans plusieurs grandes villes de Madagascar, illustrant un mécontentement croissant de la population face aux délestages électriques et aux pénuries d’eau. De la capitale Antananarivo aux villes de province telles que Toamasina, Antsirabe, Toliara ou encore Antsiranana, des rassemblements ont été observés, traduisant une colère latente qui dépasse la seule question de l’approvisionnement en énergie.

« Gen Z »

Ce mouvement spontané, baptisé « Leo délestage », est né d’un appel lancé sur les réseaux sociaux par trois élus municipaux d’Antananarivo, rapidement repris par de nombreux jeunes, notamment issus de la génération dite « Gen Z ». En quelques jours, la mobilisation a gagné plusieurs communes périphériques de la capitale, Itaosy, Vontovorona, Sabotsy Namehana ou encore Ambohimangakely, avant de s’étendre à d’autres régions du pays.

Tensions

Bien que les premiers rassemblements se soient déroulés dans le calme, des tensions ont été enregistrées dans certains quartiers d’Antananarivo et d’Antsirabe, où des actes de vandalisme et des pillages ont été signalés en fin de journée par des groupes qui ne se ressemblent pas à ceux qui se sont mobilisés durant toute la journée. À Toamasina et Antsiranana, la contestation a pris la forme pacifique, avec des slogans appelant à un meilleur accès aux services de base.

Exaspération généralisée

Les manifestants dénoncent avant tout la fréquence accrue des coupures d’électricité, parfois prolongées plusieurs heures par jour, et les pénuries d’eau récurrentes qui affectent les foyers, les établissements scolaires, les centres de santé et les petites entreprises. Le mot d’ordre « Leo » (marre) traduit un sentiment d’exaspération généralisée, nourri par des mois, voire des années, d’attente de solutions pérennes.

Revendications

À Antananarivo, les forces de l’ordre ont été rapidement déployées pour empêcher la formation de rassemblements, conformément à l’interdiction de manifester émise par la préfecture. Malgré ces restrictions, plusieurs citoyens ont bravé les consignes pour faire entendre leurs revendications. Aucun bilan officiel n’a été communiqué concernant d’éventuelles interpellations. Les causes du délestage, selon les responsables de la JIRAMA, seraient multiples : vétusté des infrastructures, difficultés d’approvisionnement en carburant pour les groupes électrogènes, faible niveau de l’eau dans les barrages hydroélectriques, et hausse de la demande. Toutefois, les explications techniques ne semblent plus convaincre une partie de la population, qui réclame des mesures concrètes et une transparence accrue dans la gestion du secteur.

Fracture grandissante

Ce mouvement révèle également une fracture grandissante entre les citoyens et les institutions. Plusieurs observateurs soulignent une perte de confiance dans la capacité de l’État à garantir les services publics fondamentaux. L’usage intensif des réseaux sociaux pour organiser et documenter les protestations illustre par ailleurs une évolution des modes de mobilisation, portée en grande partie par une jeunesse connectée, consciente de ses droits et déterminée à les faire valoir. Dans un contexte économique déjà fragilisé, cette montée en tension interpelle les autorités. Si aucune réponse officielle n’a encore été formulée au lendemain de ces manifestations, l’ampleur de la mobilisation et son écho à travers le pays pourraient contraindre le gouvernement à revoir sa stratégie. La gestion de cette crise sociale naissante pourrait s’avérer déterminante dans les jours à venir.

Julien R.

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1 COMMENTAIRE

  1. Malheureux les violances….en espérant que cela fasse prendre conscience au Pdt Delestage et ses élus que la priorité est d’abord le bien être de la population et non dépenser pour les ‘joujoux’ présidentiels superflus et amenant rien pour soulager le peuple

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