La société civile malgache souffre en ce moment d’un grand différend sur une charte ou « Dina » qui ne fait pas l’unanimité. Le « Dina », c’est celui rédigé par le comité de rédaction et chapeauté par le MCRI. Comme nous l’avons apporté, hier, le mouvement Rohy a quitté le processus et ne va pas procéder à la signature de la charte aujourd’hui. Or, l’autre aile de la société civile qui la soutient avait déclaré que « ceux qui ne signeront pas cette charte bien qu’ils déclarent appartenir à la société civile y seront bannis ». Quoi qu’il en soit, force est de constater que le « Firaisamonim-pirenena » malgache est disparate et n’est pas à même d’assurer son rôle de contrepouvoir. Cette charte en est la preuve.
Nouveau processus. Le mouvement Rohy va donc procéder autrement en mettant en place « un processus ouvert, indépendant et inclusif » auquel tous les membres de la société civile sont appelés à participer. Préalablement, il aura recours à une campagne régionale d’information qui se fera à travers l’utilisation des réseaux sociaux et de la radio. Viendra la collecte des propositions au niveau local. Cette collecte, d’après le communiqué du mouvement, aura pour finalité d’assembler toutes les propositions avancées par tous les participants et ce, afin de rédiger la charte en bonne et due forme. Mais ce ne sera pas tout dans la mesure où plusieurs ateliers régionaux et nationaux seront organisés pour donner lieu à des débats qui accoucheront une charte provisoire, laquelle fera l’objet d’autres discussions. Encore faut-il préciser qu’outre les membres de la société civile, les autorités étatiques et ministérielles seront également conviées à l’atelier national qui aura lieu avant la fin de cette année. Une fois la charte définitive rédigée, le processus s’achèvera par l’organisation d’un atelier de validation nationale durant lequel il sera question de la présenter aux partenaires techniques et financiers, et de la promouvoir à travers les réseaux sociaux et les radios. Rohy réitère que « l’élaboration de cette charte ne connaitra aucun unilatéralisme c’est-à-dire émanant intégralement d’experts, de quelques groupes d’individus ou de certaines associations ».
Aina Bovel