
Alors que le Président Andry Rajoelina multiplie les rencontres avec les forces vives, les manifestants de la Gen Z, les jeunes de l’Université d’Antananarivo, les élus de l’opposition, soutenus par des artistes et des influenceurs, maintiennent la pression et insistent sur la démission du président de la République.
L’atmosphère reste électrique dans la capitale. Hier, malgré un début de matinée relativement calme, les tensions ont rapidement repris le dessus à la mi-journée. Plusieurs quartiers d’Antananarivo ont de nouveau été le théâtre de manifestations éparses, marquées par des affrontements entre protestataires et forces de l’ordre. À l’Université d’Antananarivo, les présidents des associations pédagogiques ont réitéré leur volonté de maintenir la pression. Ils affirment ne pas vouloir lever le mouvement tant que l’ensemble des revendications ne sera pas pris en compte. À Ambanidia, un groupe d’étudiants s’est dirigé vers Ankazotokana en fin de matinée, avant d’être dispersé à coups de gaz lacrymogènes.
Manœuvre dilatoire
Des scènes similaires se sont produites dans d’autres quartiers, notamment à Anosy et à Anosibe. Jets de pierres, ripostes au gaz lacrymogène : les altercations ont été vives. Les unités anti-émeutes ont été mobilisées à plusieurs points sensibles pour contenir les débordements. La revendication principale reste inchangée : les manifestants exigent le départ du Président Andry Rajoelina. Selon eux, les récentes initiatives engagées par le régime, telles que les rencontres à Iavoloha avec divers acteurs de la société civile, ne seraient qu’une manœuvre dilatoire visant à apaiser l’opinion publique sans s’attaquer aux véritables sources du mécontentement.
Appels au dialogue
En parallèle, dans l’après-midi, une mobilisation conduite par plusieurs élus municipaux issus de l’opposition, notamment Clémence Raharinirina, Lily Rafaralahy et Alban Rakotoarisoa, et des députés de l’opposition, a été observée aux environs de Behoririka. Le cortège a traversé Behoririka puis Antaninandro, où de nombreux commerces ont préféré baisser leurs rideaux par crainte de débordements. Malgré les appels au dialogue lancés de part et d’autre, le climat reste tendu dans la capitale. La rue semble encore loin de désarmer, alors que les autorités peinent à ramener un calme durable. En tout cas, malgré une fatigue effective, les manifestants ne veulent rien lâcher et à l’allure où vont les choses, cette semaine sera encore marquée par des affrontements entre eux et les forces de l’ordre.
Julien R.