
Oui, il existe bel et bien un patrimoine photographique malgache. C’est ce que dévoile, dans ses locaux, le Musée de la photographie qui ouvrira ses portes au grand public ce jour.
C’est enfin le jour J ! Les amoureux de photographie et les passionnés d’histoire pourront enfin faire un tour à l’ancienne résidence des Maires à Anjohy et découvrir ce patrimoine riche et d’une très grande qualité reflétant l’histoire de Madagascar et sa culture. Très peu connues et autrefois inaccessibles, car au sein de collections privées ou de photothèques publiques, des photos inédites prises à Madagascar entre 1860 et 1960 sont enfin accessibles au grand public. Le Musée de la photographie de Madagascar s’est effectivement donné pour mission de numériser les photographies prises à Madagascar durant cette période. Elle voulait également d’une part, préserver et valoriser le patrimoine photographique malgache et d’autre part, favoriser l’appropriation de l’histoire par les Malgaches. Depuis la création du Musée en 2013, plus de 5.000 photos ont déjà été numérisées. Des images qui ont d’abord été publiées sur le site internet du Musée (www.photo-madagascar.com) et seront aujourd’hui visibles à Anjohy.
Plus large public. Le Musée de la photographie de Madagascar veut toucher un public encore plus large : malgache et international, étudiants et chercheurs. Raison pour laquelle il ouvre ses portes ce 15 février dans une maison située dans une ville tout aussi historique. Lors d’une conférence donnée à l’IFM hier, Helihanta Rajaonarison a tenu à faire savoir au public l’histoire de cette Résidence des Maires. « Construite au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle, cette maison a accueilli les familles des maires de la Capitale qui s’y sont succédé, de 1897 à 1977. Le choix s’était porté à l’époque sur ce quartier car la Mairie était située à Andohalo. La dernière famille à y avoir habité est celle du Pasteur Richard Andriamanjato de 1959 à 1977. Le jardin porte d’ailleurs le nom du premier élu de la Capitale. Le village d’Anjohy, au temps de la royauté, était par contre établi à l’extérieur du fossé de fortification qui protégeait la cité. Faisant partie des sept portes d’entrée de la Ville royale, son nom vient des deux galeries souterraines qui menaient à l’intérieur du Rova, appelées Zohy en malgache qui signifie galerie, grotte, caverne. Selon la tradition orale, le Roi Andrianampoinimerina fut le premier à aménager les quartiers de sa ville qui occupait environ le périmètre de la Haute Ville actuelle en assignant à un clan ou à un groupe statutaire, chaque quartier. Anjohy revient alors aux Tsiarondahy qui étaient les serviteurs de la maison royale. Ainsi, la majeure partie des habitants actuels sont des descendants des premiers résidents, guerriers du suzerain malgache ».
Mahetsaka