
La diversité musicale malgache repose sur les dialectes ou les parlers. Si l’on considère qu’à Madagascar, plus de trente parlers y sont pratiqués. Les plus entendus sont le Merina, le Sakalava, le Tsimihety, et le Tatsimo. Effectivement, la langue constitue un art à part.
La musique malgache a diverses sonorités, et la tradition y occupe une place prépondérante, notamment à travers les polyrythmies et les polyphonies vocales qui sont deux caractéristiques des musiques traditionnelles. Mais elle est aussi le reflet d’un fait historique, la migration chez les Tsimihety, des phénomènes comme la colonisation, la famine ou le kere dans le Sud, et les évènements sociopolitiques. En outre, les musiques rurales et celles des chants des terroirs coexistent avec celles des centres urbains, et il est vrai que les musiciens des villes, dès le milieu du XXe siècle, ont été influencés par les musiques occidentales, le jazz d’abord puis le rock et le rhythm’n’blues. Mais il y a des exceptions notables, et une région comme l’Androy, en raison de sa situation géographique particulière, a pendant longtemps été un pays isolé, et possède une scène musicale très spécifique, où l’on a entendu pendant longtemps le retentissement des chœurs comme le Beko s’entrechoquer avec le soul et le rock, pendant que l’Androy-wave faisait son apparition.
Ces trois dernières décennies, la musique malgache, comme partout, a vécu au rythme de la mondialisation. Elle absorbe des couleurs jazz, rhythm’n’blues, et afrobeat. La Grande île, un carrefour culturel, est la source des composantes de base de la plupart des musiques populaires qui résonnent dans la région du Sud-Ouest de l’océan Indien d’aujourd’hui.
Iss Heiridiny