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dimanche, décembre 22, 2024
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Musique de Madagascar :  Le Sud Ouest de l’Océan Indien est la nouvelle frontière

La scène réunionnaise, un passage obligé pour acquérir du succès.

Les îles voisines accueillent les artistes malgaches pour des showcases, des spectacles, et des festivals depuis ces trois dernières décennies. Ce qui prouve que la musique de la Grande Île prend de plus en plus son envol. En outre, la présence massive de la diaspora est également un avantage pour les chanteurs, car celle-ci organise des évènements dans le but de promouvoir la culture du pays.

 Les ainés comme Fenoamby, Eric Manana, Mahaleo, Jaojoby, Tirike, Tearano ont tracé la route. Un chemin exemplaire pour la nouvelle génération. L’art musical malgache impressionne les habitants des îles. Le salegy, le bà gasy, l’antosy et autres sonorités ont fait danser Saint-Denis, Port-Louis, Dzaoudzi. « La musique traditionnelle, c’est ce que les artistes des années 1990 favorisent ! Elle incarne la culture du Sud-Ouest de l’océan Indien, parce que le salegy, et le malesa par exemple étaient proche du séga réunionnais, et du m’gôdro mahorais. Mais, nous les Malgaches, avons notre propre style. De plus, les paroles étaient adaptées aux mélodies composées par des musiciens chevronnés comme Raladey », explique Zara Tsiafohy, un passionné de la musique malgache. 

En effet, l’exportation de la musique dans les îles ne date pas d’aujourd’hui. Le tempo de Madagascar est diffusé partout. « Nous avons connu pas mal de chanteurs malgaches car leurs œuvres étaient des références. D’ailleurs, c’était une occasion pour nous Réunionnais d’étudier la langue car nous savons que ce pays est aussi l’origine de nos ancêtres » , a ajouté Manoufama, un Réunionnais. 

À partir de l’année 2000, l’art des pays africains, y compris Madagascar, a pris une autre dimension. Dès lors, l’hybridation de la musique devient à la mode. Tous les mélomanes l’adoptent, et trouvent ensuite un genre spécifique. Depuis, divers courants musicaux naissent dans le pays. Par conséquent, des rythmes ont vu le jour dans chaque région. La région des Hautes Terres Centrales marie le bà gasy avec le jazz. Le Sud a son beko and blues, l’Est compose un rnb teinté d’une touche kaiamba, l’Ouest mixe le rap avec la musique du terroir, et le Nord trouve l’ingrédient réunissant le salegy et le dancehall. Cette fusion a non seulement rehaussé la culture malgache mais permet également aux artistes de s’ouvrir à d’autres sonorités. 

En 2010, la jeune génération perçoit que le temps de l’audio est révolu. Tourner des clips est impératif pour asseoir sa notoriété. « Les chanteurs s’efforcent de faire des vidéos. C’est parce que nous assistons à une époque où tout est visuel. Même si la chanson est bonne, s’il n’y a pas de clip, ça ne perce pas. Pour avoir un public fidèle, il faut absolument que les artistes œuvrent dans le multimédia », a avancé Nofar, un manager. Ainsi, des labels et maisons de production sont fondés un peu partout. Ceci devient un véritable business. Les réalisateurs malgaches ne produisent que les vidéos des artistes locaux. Les artistes étrangers s’y mettent. La concurrence est lancée ! En somme, la musicalité malgache a évolué depuis la fin des années 1990. À présent, l’objectif des artistes est de conquérir la capitale et la région du Sud-Ouest de l’Océan Indien. Cela nécessite énormément de travail, à commencer par la qualité des produits. 

Iss Heridiny 

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